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2019-09-18 14:28

Nos magazines sont interdits de vente en France. Vous ne le saviez pas ? Nous non plus !



Dans Virus Info 40, nous avons évoqué une partie des graves accusations, parfois vraies, parfois fausses, lancées par le gérant de la Société Nouvelle de l’Annuaire français (l’Annuaire français dans la suite de cet article) contre son concurrent Qwant. Le tribunal de commerce de Paris lui a ordonné de cesser son dénigrement depuis (lire Virus Info 41), sans toutefois prononcer d’astreinte. Compte tenu de la récidive, le juge de l’exécution du tribunal de grande instance a été saisi par Qwant. Sa décision est tombée alors que le numéro 41 était en cours de livraison, revenons donc sur la suite de cette affaire.

Afin de vous livrer le regard le plus équilibré, nous avions demandé aux deux parties de nous donner chacune leur point de vue. L’Annuaire français s’y est refusé. Et pour cause. Avec le courage qu’on lui connaît, le gérant de l’Annuaire français s’en est pris à notre rédaction lors de la procédure judiciaire, alors que nous n’étions ni partie, ni témoins, et que nous n’avions donc pas la possibilité de répondre à ses mensonges nous concernant devant le juge.

Comme lors de la première audience, le gérant a commencé par mettre en avant son passé de champion de moto. Quel rapport avec le sujet ? Quitte à étaler son CV, il aurait aussi pu mentionner que la société, dont il assurait la gérance avant l’Annuaire français, était active non seulement dans la presse moto, mais aussi dans le « charme » en ligne. Une expérience de très haut niveau du journalisme qui lui vaut de nous dénigrer et de nous dire, encore et encore, ce que nous devons faire, ou pas, en matière d’investigation (alors que c’est notre créneau depuis plus de 20 ans).

Un peu plus tard, nous sommes tombés des nues (jeu de mot bonus) en découvrant ce que le monsieur a affirmé à notre sujet au tribunal : « La société de ce journal est basée en Estonie, et le titre Pirate Mag a été interdit a la vente en France pour incitation au piratage informatique, et figure dans la liste des titres non diffusé par la poste catégorie « journaux et revues contraires a l'ordre public », classé comme « publication incitant a la commission d'infractions pénales. Qwant s'est trouvé un allier dans ce journal étranger qui publie des conversations privées ». […] Avec Mr [nom censuré par la rédaction] en Offshore à Andore spécialiste du blanchiment d'argent, et la société ACBM en Offshore en Estonie dont les publication sont un trouble a l'ordre public en France, la société Qwant démontre qu'elle s'entoure de personnes plutot douteuses pour porter préjudice autant que possible à Mr Longo. » (texte d’origine non édité par la rédaction)

Contrairement à ce que soutient le gérant de l’Annuaire français, Pirates Magazine n’a jamais été interdit de vente en France. Nous avons toujours été transparents à ce sujet, avons nous-mêmes publié les documents en notre défaveur, le litige avec l’administration (CPPAP) portait sur son régime fiscal (tva à 20 % au lieu de 2,1 %) et, dans l’impossibilité d’assurer la survie du magazine sans publicité dans ses pages par soucis d’indépendance, nous avons dû l’arrêter de nous-mêmes. À aucun moment la justice ne nous a reproché d’incitation à des délits ou d’être contraires à l’ordre public. L’envoi postal n’a jamais été interdit : au grand jour, nous avons continué d’envoyer des exemplaires par la poste (et pourrions encore le faire en 2019, mais nous préférons désormais passer exclusivement par la principale messagerie de presse française, Presstalis, la logistique étant plus simple et moins coûteuse pour nous). Les magazines se retrouvent ainsi chez des milliers de marchands de journaux, buralistes et autres supermarchés de France (et de nombreux autres pays). D’ailleurs, le gérant de l’Annuaire français nous a menacé d’en demander en justice le retrait en France. Oui, le logique monsieur va demander le retrait de magazines qui pourtant, selon lui, sont déjà interdits à la vente… Rappelons que nous ne parlons pas d’un novice qui ne sait pas de quoi il parle en matière de CPPAP : le gérant de l’Annuaire français est un ancien professionnel de la presse, il travestit volontairement la vérité pour nuire à notre image, sa bonne foi ne peut être retenue.

Le gérant de l’Annuaire français affirme ensuite que notre société est « offshore », c’est-à-dire déclarée dans un pays, mais avec une activité dans un autre pays, un montage souvent utilisé pour frauder le fisc, et sa mise en parallèle avec une personne qu’il qualifie de « spécialiste du blanchiment d'argent » va également dans le sens de cette interprétation. Or notre société est « onshore » : nous vivons en Estonie, nous travaillons en Estonie, et des personnes estoniennes participent (cela fait plusieurs mois que le monsieur s’acharne contre nous pour ce caractère estonien, à un point qui frise la xénophobie et qui est un comble tant il maltraite la langue de son propre pays).

Toutes ces précisions avaient déjà été apportées à ces mêmes attaques lancées publiquement par le gérant de l’Annuaire français bien avant qu’il ne se trouve devant le juge. Toute erreur involontaire de sa part est donc exclue. Un lanceur d’alerte motivé par la vérité n’aurait pas un tel comportement.

Autre calomnie récurrente de sa part : non, nous ne sommes pas « alliés » à Qwant. Nos articles critiques de cette société le prouvent (le concurrent qui n’est plus à un paradoxe près s’est, d’ailleurs, servi de ces écrits pour charger Qwant). Libres, indépendants, nous avons le même devoir d’informer lorsque l’Annuaire français trompe à son tour le public. Et, ne lui en déplaise, nous avons le droit de publier un article comme celui-ci pour démentir ses calomnies à notre égard aussi et prouver nos dires (la fois précédente en réaction à des attaques le jour du retour de Pirates Magazine dans les kiosques et à quelques heures de notre départ pour les vacances d’été ; le téléscopage avec son audience au tribunal est de son fait, pas du nôtre). Les dénigrements et calomnies continuels à notre égard relèvent de l’intimidation, nous ne céderons pas et sommes au contraire encore plus motivés à continuer notre travail d’investigation journalistique sur cette affaire qui défraye la chronique depuis des mois.

Le gérant de l’Annuaire français prétend que nos écrits ont servi à charge contre lui. Rappelons-lui qu’il était poursuivi pour dénigrement, ce sont donc ses écrits qui sont à charge contre lui-même. Quand bien même il voudrait nous répondre concernant Qwant sur tel ou tel point, rien ne l’oblige à tenir des propos dénigrants à l’égard de son concurrent. Il a, d’ailleurs, recommencé les mêmes dénigrements, parfois en pire, devant le juge de l’exécution. Sans surprise, l’Annuaire français est désormais, cette fois, sous la menace de 5 000 € de pénalité par infraction constatée.

À sa demande, l’affaire ira en appel. Compte tenu de ses propos injurieux à l’égard de Qwant, il nous semble quasiment impossible que joue en sa faveur une jurisprudence qui tolère certaines attaques plus posées contre des concurrents. De son côté, Qwant espère profiter de cet appel pour, enfin, obtenir la provision sur dommages et intérêts qui lui avait été refusée la première fois. Car une procédure sur le fond semble avancer en parallèle. Pour ne plus à avoir à subir les accusations calomnieuses de l’Annuaire français dans notre dos, nous nous mettons à disposition de la justice française si elle le souhaite.


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