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Paru dans Le Virus Informatique n°24
2003-10-01 00:00

Danger : l’informatique, ça pollue !



« Quand l'homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d'eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l'argent n'est pas comestible », proverbe indien.

Danger: l’informatique, ça pollue!


La durée de vie des machines diminue sans cesse. Certains, plutôt que de les recycler coûteusement, préfèrent les déverser dans des décharges. Or, compte tenu des matériaux utilisés, un ordinateur en fin de vie est une véritable bombe environnementale à retardement. La situation est inquiétante!

Chaque citoyen se débarrasse d’environ 14 kg de déchets électroniques par an, dont 90 % finissent incinérés ou enterrés sans traitement. Le ministère de l’Environnement nous précise que jusqu’à présent, « les entreprises de recyclage voient surtout arriver des PC 386. Il y a un décalage très important lié à une réutilisation des machines ». La vague des Pentium ne tardera pas! Or on trouve de tout dans un ordinateur: de l’arsenic, du cyanure, des terres rares, des métaux lourds (plomb, cadmium, etc.). Transmise à l’homme, cette mixture toxique provoque des lésions graves dans le système nerveux ou rénal, des cancers ou encore des affections pulmonaires, lors de l’incinération. En France, le professionnel est responsable de l’élimination de ses e-déchets. « Pour un particulier, c’est la commune qui doit s’en charger dans sa déchetterie ou, à défaut, en vous indiquant les coordonnées d’une entreprise spécialisée », nous informe l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. En pratique, ces biens sont souvent noyés dans la masse des déchets ménagers. Deux directives doivent changer la donne. La première responsabilise financièrement les producteurs de polluants. L’autre directive, complémentaire, limite voire interdit l’utilisation des substances toxiques dans la composition des produits. Les surcoûts, évalués à 1 à 3 % du prix de vente seront, au final, répercutés sur le dos des consommateurs. Mais, fait intéressant, ceux-ci pourront rapporter gratuitement leur vieille machine ou carte (etc.) chez le commerçant qui leur en vend une nouvelle « reprise un pour un ». Un logo spécial identifiera les produits éligibles. Il sera « apposé d’une manière visible, lisible et indélébile ». Craint-on déjà des fraudes?

Exportons ces poubelles!

Lorsqu’une entreprise met aux rebuts ses ordinateurs, un bordereau permet en principe d’en assurer la traçabilité en cas d’exportation illégale (déchets déguisés en tant que pièces détachées, etc.). À l’échelon international, c’est la Convention de Bâle de 1989 et son amendement de 1996 qui organisent le contrôle des mouvements transfrontaliers de ces opérations. Les États signataires se sont décidés à ne pas déverser leur pollution à l’étranger, particulièrement dans les pays peu industrialisés. Grands absents, les États-Unis ont refusé de suivre cet engagement alors qu’ils sont les plus pollueurs au monde! Selon un rapport de la Silicon Valley Toxics Coalition et du Basel Action NetWork, une grande masse des e-déchets récupérés outre-Atlantique est exportée par containers vers la Chine et l’Inde. Un traitement qui coûte bien moins cher que recycler chez soi: ces pays bénéficient d’une main-d’œuvre bon marché et la législation environnementale est inappliquée. Pour preuve, la Chine a interdit ce type d’importation depuis 2000 mais, dans les faits, la situation de Guiyu montre qu’il n’en est rien!

L’e-dépotoirde Guiyu

Guiyu est une communauté de quatre villages située au bord du fleuve Lianjiang à 200 km au nord-est de Hong Kong. Elle est devenue, au fil du temps, l’un des principaux dépotoirs planétaires des déchets informatiques. Livrés dans un ballet incessant de véhicules, les amoncellements de carcasses d’ordinateurs, d’écrans, d’imprimantes (etc.) ont remodelé le paysage. Dans ce bidonville, les habitants se logent dans des baraques parfois construites à l’aide d’éléments de PC! Selon le BAN, 100000 personnes, payées environ 1,50 € par jour, désossent et trient ces éléments manuellement au mépris des règles élémentaires de santé publique. Les quartiers se spécialisent dans une activité: certains récupèrent le fil de cuivre présent dans les câbles ou les écrans, éventrés à l’aide de simples marteaux. D’autres se concentrent sur les toners d’imprimante, sans aucune protection respiratoire. Les pièces non récupérables sont brûlées dans des feux à ciel ouvert. Des enfants sont parfois chargés d’identifier les « bons » plastiques. À la flamme d’un briquet, selon l’odeur dégagée par la combustion, le morceau est recyclé ou jeté! Contenant des retardateurs de flamme, ces matières sont pourtant ultra-toxiques pour l’homme.
Sans surprise, les nappes phréatiques et les rivières sont durablement polluées. Le sol a un pH qui tend vers le zéro du fait de l’extraction, par acide, des films d’or présent sur les cartes. On retrouve également des métaux lourds, ceux-là même décelés dans les ordinateurs. Les taux mesurés sont plusieurs centaines de fois supérieurs aux taux maximums définis par l’Organisation Mondiale de la Santé! L’eau potable est donc acheminée par camion depuis la ville de Ninjing, située à 30 kilomètres de Guiyu. Et, à quelques milliers de là, les containers continuent d’être expédiés…

Photos de Basel Action Network

Une pollution dès la fabrication !

Une étude sur les impacts de l’informatique sur l’environnement vient d’être publiée par l’Université des Nations Unies, située à Tokyo. Elle souligne qu’un ordinateur ne pollue pas seulement lorsqu’il arrive en fin de vie mais, déjà, à sa naissance. Les chiffres font froid dans le dos: fabriquer un PC pesant 24 kg (écran compris) nécessite 240 kg de combustible fossile, 22 kg de produits chimiques divers et… 1,5 tonne d’eau! À méditer avant de changer votre PC actuel.

Marc Rees

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