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Paru dans Le Virus Informatique n°29
2016-09-01 00:18
CR

L'immonde incitation à la contrefaçon



Dans Virus Info 28, nous vous avons raconté qu'un journaliste du journal Le Monde, donnait sur Twitter des adresses de sites Web pour télécharger des scans de magazines sans autorisation des ayants droit. Nous nous sommes aperçus entre temps qu'un de ces sites avait également été indiqué par ce même journaliste dans des articles, sans le moindre avertissement (nous n'en donnerons pas le lien, pour des raisons évidentes).

Contacté, il affirme qu'il ne s'agit pas de contrefaçons, mais d'« œuvres orphelines » qu'il est légal de diffuser publiquement, car elles ont un intérêt historique. Il ajoute que s'il y a des contrefaçons sur ce genre de sites, il n'est pas au courant. Or le site en question indique clairement qu'il publie des scans de magazines ayant plus de 5 ans, et que si les ayants droit ne sont pas d'accord ils doivent se signaler.

Ce n'est pas comme cela que les choses devraient fonctionner : ce site devrait contacter les ayants droit au préalable, puis publier leur travail s'il obtient les autorisations. Au bout de 5 ans, il ne peut s'agir d'œuvres orphelines, même si les éditeurs ont pour certains fermé : les rédacteurs et dessinateurs n'ont bien souvent pas cédé leurs droits patrimoniaux à ces éditeurs et ils conservent dans tous les cas leur droit moral sur l'exploitation des œuvres (pour ne pas que n'importe quoi soit fait avec), valables jusqu'à 70 ans après leur mort.

Chez Virus Info, nous ne vivons que de nos ventes et la diffusion pirate de notre travail nous prive de moyens pour faire de meilleurs articles. Une problématique que Le Monde a peut-être du mal à comprendre : lui vit aussi de larges subventions publiques, de la publicité dans ses pages et grâce à l'argent investi par des milliardaires comme Xavier Niel, Matthieu Pigasse ou Pierre Bergé. Ce qui n'empêche pas le quotidien de diffuser ses archives payantes sur son propre site et de s'opposer à leur diffusion sur les sites de scans...


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