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Paru dans Le Virus Informatique n°39
2019-03-14 00:00
CR

Mon ami Linky



Depuis maintenant plusieurs années, le compteur d'électricité Linky fait l'objet d'une diabolisation acharnée, qui occulte soigneusement les aspects positifs de son intelligence communicante. Pourtant, il a plus d'un tour dans son sac, offrant notamment de belles opportunités d'économies, ou aidant même à « tromper l'ennemi » !

Le Linky reprend l'essentiel des fonctionnalités des compteurs électroniques, en service depuis de nombreuses années, et qui n'avaient pas suscité d'inquiétudes particulières, bien au contraire. Le connecteur « TIC » (téléinformation client), notamment, délivre sensiblement les mêmes données, du moins en mode « historique » (voir Virus Info 38). Ce qui fait surtout polémique, c'est la nature communicante du nouveau compteur, pourtant indispensable à l'optimisation fine d'un réseau de distribution capable de tirer parti de la production d'énergies renouvelables par les particuliers, ainsi que du stockage individuel d'électricité, très prometteur, mais qui n'en est encore qu'à ses balbutiements.

Balayons d'emblée la question des prétendus « rayonnements » émis par le Linky, prétexte très médiatique à d'innombrables élucubrations dénuées de tout fondement technique sérieux. Ce n'est évidemment pas en transmettant quotidiennement, sur les fils du réseau (comme pour l'ADSL) et non par radio (comme pour le gaz et l'eau), l'équivalent d'un SMS par jour que le Linky pourra rivaliser, en termes de pollution électromagnétique, avec une box Internet ou un smartphone infiniment plus bavard ! Même s'il peut, à l'occasion, relayer les messages d'un maximum de six compteurs voisins ayant du mal à porter jusqu'au concentrateur. Bien plus intéressante est la question du contenu des messages échangés (dans les deux sens) entre le compteur et le distributeur d'énergie.

Communications indiscrètes, ou utiles ?

Une fois par 24 heures (entre minuit et 6 h du matin), le concentrateur du quartier interroge chaque compteur rattaché à sa « grappe » (une cinquantaine en moyenne), afin de « remonter » un bilan de consommation synthétisant les mesures enregistrées au cours de la journée dans sa mémoire locale. Cette « courbe de charge » peut être assez détaillée (de l'ordre d'un index toutes les 30 minutes), mais elle est surtout plus précise que les indications d'un organe électromécanique. Tant pis, évidemment, pour les abonnés dont le vieux « compteur bleu » était défectueux ou frauduleusement faussé…

À la demande expresse du client, elle peut être rendue consultable sur le site internet du distributeur (et non pas du fournisseur d'énergie, ne confondons pas Enedis avec EDF ou ses concurrents !), mais on ne peut pas totalement exclure qu'elle soit accessible à d'autres entités.

Cela ouvre la porte aux fantasmes « Big Brother » les plus farfelus : la police connaîtrait exactement les périodes auxquelles le client (forcément délinquant) est présent à son domicile, les agences de marketing analyseraient quelles chaînes de télévision il regarde, les marchands de lessive dénombreraient les tournées de linge sur chaque semaine, etc.

Sauf qu'une plaque de cuisson consomme sensiblement autant qu'un lave-linge, un ordinateur à peu près la même chose qu'un téléviseur, et que le réfrigérateur se met en marche de façon périodique, mais pas forcément régulière, en consommant l'équivalent de la puissance d'un luminaire à incandescence.

Autant essayer de construire des statistiques d'utilisation des w.c. en fonction des rapports d'un compteur à eau lui aussi communicant, en vue de faire du démarchage téléphonique pour de grandes marques de papier hygiénique ou de laxatifs…

Difficile d'exclure, en revanche, la possibilité que le fisc s'intéresse à ces données pour débusquer les résidences prétendues secondaires, mais habitées à temps plein, ou repérer les résidents étrangers occupant (ou louant) trop souvent leur pied-à-terre en France…

Bien plus motivant serait le cas d'une production individuelle d'électricité (photovoltaïque, par exemple), astucieusement associée à la recharge d'un véhicule électrique. Le Linky jouerait alors un rôle clef aux côtés de la batterie, capable de stocker de l'énergie à bon marché lorsqu'elle est abondante, et d'en restituer au réseau (ou directement à l'abonné) lorsque la demande risque d'excéder l'offre.

...

Vous trouverez la suite de ce long dossier dans Virus Info 39
Patrick Gueulle

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