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Paru dans Le Virus Informatique n°45
2020-10-05 00:18
CR

Vivre sans banque grâce à Internet



En France par exemple, les paiements cash ne peuvent excéder 1 000 € et, au-delà de 1 500 €, votre salaire ne peut être versé en espèces. Jusqu’ici il était donc difficile de vivre sans banque. Mais que ce soit par obligation (cas d’interdiction bancaire) ou par choix moral, des alternatives existent désormais, grâce aux nouvelles technologies et à Internet.

Tout d’abord, il nous faut préciser ce qu’est une banque : une société qui possède une licence bancaire. Nous ne parlerons donc pas, ici, des « néo-banques » en ligne comme N26, Revolut ou Bunq, qui possèdent ce précieux sésame, tout en misant largement sur les nouvelles technologies. Cette précision sur la licence bancaire est importante, car les établissements qui ne la possèdent pas ne peuvent généralement pas encaisser ni émettre de chèques, n’accordent pas de crédit (sauf s’ils ont un contrat avec un partenaire spécialisé) et ne permettent pas les cartes de crédit (seulement les cartes de débit, ce qui peut rendre des paiements sur certains appareils ou en ligne impossibles), ne permettent pas généralement les prélèvements automatiques (pourtant exigés par certaines administrations notamment), etc.

Des précautions à prendre
Cette licence bancaire est aussi le synonyme d’une garantie jusqu’à 100 000 € pour les dépôts en Europe (en résumé, car il y a des cas particuliers) en cas de faillite de l’établissement, bien que cette garantie soit purement théorique dans le cas d’une grosse banque : le fonds de garantie national n’aurait sans doute pas les moyens d’honorer la dette.

Des sociétés dites « fintechs » (contraction des mots « finances » et « technologie ») permettent d’avoir un compte virtuel (au format IBAN ou autre), voire une carte de débit (Mastercard ou Visa). L’ouverture d’un compte est facilitée, étant donné que l’utilisateur ne peut généralement pas être à découvert. Ces établissements utilisent une licence de paiement, bien plus limitée que celle d’une banque. L’argent de tous les clients est stocké sur un même ou quelques comptes dans de… vraies banques (quoique certaines sociétés placent aussi les liquidités des clients dans des fonds monétaires). En cas de faillite de la fintech, l’argent reste propriété du client (car contrairement à une banque, la fintech n’a pas le droit de s’en servir). Mais en cas de faillite de la banque derrière, la garantie des 100 000 € n’est plus valable (éventuellement, cette somme serait à partager entre les clients). En France toutefois, un responsable du fonds de garantie national a annoncé que les dépôts auprès des fintechs sont garantis quand même, mais nous n’y croyons guère (la directive est la même pour toute l’Europe), il y aurait retournement de veste, sans doute, en cas de faillite réelle. Éventuellement, puisque les tarifs sont bas, voire gratuits pour les opérations de base, nous vous conseillons de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier, d’avoir des comptes dans différentes fintechs, basées dans différentes régions du monde (Amérique, Asie, Europe…).

Une automatisation parfois gênante
Il existe de nombreuses fintechs : Transferwise, Payoneer, Neat, Monese, Paysera, Holvi, Monzo, Mistertango, Veracash, Mercury, etc. Avant de comparer les services et les tarifs, vous devez vérifier si la société en question accepte de travailler avec des personnes basées dans votre pays (certaines de ces sociétés se limitent à une zone géographique) ou si elles obligent à avoir une société dans le leur (dans le cas de comptes professionnels). Vérifiez aussi si vous parlez une des langues proposées (le français ne l’est pas toujours). Il est difficile de vous conseiller telle ou telle solution, cela dépend de votre profil et de vos besoins, mais nous pouvons dire, par exemple, que Transferwise est adaptée aux transferts entre devises, Monese ne demande pas de justificatif de domicile (mais cela risque de changer vu la pression politique sur les organismes financiers), Veracash associe les dépôts à des métaux précieux, etc.

Pour faire des économies et proposer de meilleurs tarifs aux clients, ces fintechs misent beaucoup sur l’intelligence artificielle pour repérer des anomalies dans les transactions. Parfois, cette intelligence artificielle a la main lourde et bloque des comptes. Nous avons vu de nombreux témoignages de personne ne pouvant alors obtenir d’aide du service client, sous-dimensionné. Et, comme souvent ces sociétés sont basées dans d’autres pays que le vôtre, bon courage pour obtenir l’aide des autorités ! À noter, plusieurs de ces sociétés ont été impactées par le récent scandale Wirecard, qui était leur fournisseur (notamment de cartes de paiement), avec à la clé des interruptions de service (que nous espérons réglées au moment où vous lirez ces lignes). Autre mauvaise surprise : les tarifs évoluent généralement dans le mauvais sens, une fois le client capté. Enfin, un autre problème souvent signalé est le refus de certaines administrations ou autres de travailler avec ces sociétés si vous y avez un compte. Pourtant, si vos interlocuteurs sont dans la zone dite Sepa (une trentaine de pays d’Europe) et le compte aussi, un tel refus est illégal.


Cryptomonnaies : la kryptonite des banques
La solution ultime pour se passer des banques est de passer aux cryptomonnaies. Il y en a des centaines différentes, la plupart n’apportent aucune valeur ajoutée et beaucoup semblent tenir de la pyramide de Ponzi. Il est préférable d’en rester à la plus grosse, le Bitcoin, voire à l’Ethereum, au Ripple… Attention, les cours sont très volatiles par rapport aux devises classiques (quoiqu’il existe des cryptomonnaies alignées sur de telles devises) et on n’est pas à l’abri d’une faille technique dans tel ou tel système qui entraînerait un effondrement soudain du cours. Les monnaies traditionnelles n’étant pas à l’abri d’incidents non plus toutefois, là encore, nous vous conseillons de varier la forme de vos placements.

Pour simplifier, avec les cryptomonnaies, les transactions se font de pair à pair, une chaîne de blocs (ou blockchain) copiée chez différents utilisateurs permet de conserver les transactions et d’éviter qu’un même bout de jeton soit envoyé à deux utilisateurs différents. Pour commencer avec les cryptomonnaies, il faut en recevoir d’une personne qui en détient ou passer par des intermédiaires spécialisés pour en acheter. Attention, certaines banques et fintechs – qui voient d’un mauvais œil cette concurrence qui permettrait le blanchiment et les « actes terroristes », disent-elles – refusent de faire des virements vers ces plates-formes ou sanctionnent les utilisateurs par une fermeture de compte pure et simple, même si l’opération est réalisée dans le sens inverse !

Une solution est de passer par un service de portefeuille associé à une carte de paiement : Coinbase, Crypto.com, Wirex, Crypterium, Binance… En général, il faut recharger à la main la carte en convertissant les cryptomonnaies avant la transaction (chez Binance, cette opération est automatique). Certains de ces services proposent aussi au client un numéro de compte bancaire virtuel, utilisable pour recevoir un salaire, par exemple. Là encore, il nous est impossible de vous conseiller, car la meilleure solution dépend de votre cas personnel : il faudra vérifier si le service accepte les clients de votre pays, la liste des cryptomonnaies proposées, les tarifs, éventuellement les bonus proposés (réductions ici ou là, etc.)… Vérifiez aussi dans quel pays le service possède une licence pour opérer, certains pays inspirent plus confiance que d’autres !

Dans tous les cas, nous déconseillons de stocker l’ensemble des avoirs numériques chez un tel prestataire, stockez plutôt les cryptomonnaies chez vous, c’est leur intérêt. Par manque de place, nous reviendrons, sans doute, de façon plus approfondie sur les cryptomonnaies dans un prochain dossier.


La bourse et la vie
Il est possible d’acheter/vendre des actions en bourse sans passer par une banque, en utilisant un courtier à la place et, pour souvent, bien moins cher. Une bonne idée est de diversifier la situation géographique des sociétés dans lesquelles on investit. Il est donc judicieux de choisir un courtier dans la zone géographique souhaitée (Amérique, Asie, Europe…) ou, à défaut, un courtier à dimension internationale, pour réduire les frais. Les plus connus sont Interactive Broker, e-toro, Degiro… Nous ne pouvons proposer de comparatif des tarifs, car ils changent tout le temps et les formules sont très nombreuses, en fonction de vos besoins propres. Certains offrent des frais réduits si vous intervenez beaucoup sur le marché, mais vous « punissent » si vous ne faites rien. D’autres se rattrapent sur les frais de garde. Certaines formules économiques interdisent les produits dérivés. Attention, les courtiers hors de France ne proposent que rarement la gestion d’un PEA. En fonction de votre profil, un critère important peut être le temps de réactivité pour passer un ordre : un courtier trop lent peut vous faire perdre de l’argent. Compte tenu de leurs tailles, tous accumulent les plaintes, il est quasi impossible de faire un classement à partir d’avis en ligne.


Or, argent…
Pour les métaux précieux, une solution est d’acheter des ETF, du « papier » qui suit le cours de ces métaux, par le biais d’un courtier en bourse. Idéalement, nous vous recommanderions plutôt d’acheter des métaux physiques et de le stocker, mais c’est hors sujet ici. Une solution intermédiaire est d’acheter en ligne ces métaux auprès de revendeurs pouvant les conserver dans leurs propres coffres, hors du circuit bancaire, mais moyennant des frais de garde quand même. Vous pouvez le faire dans d’autres pays (Suisse, Singapour…) pour disperser le risque et limiter (légalement) certaines taxes. Enfin, dans un autre registre, nous avons déjà évoqué le cas de Veracash.


Des placements sous stéroïdes
Des économies à placer ? Les fintechs proposent bien mieux en taux de rendement pour placer des économies, en tout cas dans leurs publicités, qu’un livret bancaire ou de l’assurance vie. Des plates-formes de pair à pair (P2P) permettent de mettre en relation emprunteurs et investisseurs, les intermédiaires étant moins gourmands que des banques. Mais, attention, le risque est également plus important non seulement parce que les emprunteurs ont généralement un profil risqué aux yeux des banques, mais aussi parce que les plates-formes ne sont pas toutes fiables (lire Virus Info 43). Il est généralement recommandé de diversifier les plates-formes (au moins une dizaine), mais cela ne ferait, au contraire, qu’accroître le risque ici ! Des différentes sociétés présentes sur le marché, les deux qui semblent offrir le plus de sécurité (très relative) sont Mintos et EstateGuru. Attention, elles ne sont soumises à aucune législation spécifique pour le moment et n’ont pas à communiquer leur comptabilité de manière régulière à l’inspection financière de leur pays respectif ! Mintos a toutefois déposé deux demandes de licences, EstateGuru en a obtenu en Lituanie et au Royaume-Uni, même si leur portée est limitée. Il est conseillé de réinvestir les intérêts pour accélérer les gains.

EstateGuru
L’activité d’EstateGuru a débuté en 2014. La société estonienne était profitable en 2018, mais en pertes en 2019. Elle a levé plus de 2 M€ auprès d’investisseurs divers et emploie une cinquantaine de personnes. Elle est spécialisée dans les prêts (plus de 200 millions d’euros cumulés à ce jour) où un bien immobilier sert de garantie collatérale en cas de non-remboursement. Au départ axée sur les prêts dans les pays baltes, EstateGuru s’étend progressivement au reste de l’Europe : Espagne, Allemagne, bientôt la France… Le taux de rémunération habituel est autour de 11 % (mais il est monté à 14 % avec la crise du coronavirus) alors que le financement est, en général, entre un et deux ans. Un marché secondaire a été mis en place il y a peu, permettant de sortir prématurément. Mais il faut proposer une décote suffisante pour séduire un acheteur potentiel (les frais de transactions sont de 2 % à la charge du vendeur). La décote qui peut être proposée aux acheteurs est limitée par la plate-forme (-10 % au maximum). Contrairement à chez Mintos, l’acheteur récupérera les intérêts éventuels non déjà versés. Un prêt acheté sur le marché secondaire ne pourra pas y être revendu avant 30 jours. Il n’est pas possible de morceler un contrat de prêt pour le revendre, nous conseillons donc d’investir sur le marché principal en divisant les investissements sur un même bien (par exemple, deux fois 500 € au lieu de 1 000 €). L’investissement minimal est de 50 €. Il est possible d’automatiser la procédure sur le marché principal, mais nous le déconseillons afin d’examiner à la main dans le registre du commerce le profil de chaque emprunteur et éviter ceux ayant une dette fiscale, par exemple. Les gros projets risquent de mettre du temps à être financés. Si vous vous manifestez tout de suite, votre argent sera bloqué sans rien rapporter, en attendant que les autres prêteurs fassent de même. Nous vous conseillons donc d’attendre que le financement progresse autour de 90 % avant d’agir. Votre argent restera disponible en attendant, pour le cas où vous verriez passer un projet encore plus intéressant. On estime qu’il faut miser sur une quinzaine de projets pour diluer le risque.

Les délais de remboursement se sont considérablement rallongés depuis la crise du coronavirus. En cas de défaut, un refinancement est organisé si possible, sinon le bien collatéral est revendu par une agence immobilière ou aux enchères (derrière EstateGuru se trouve un cabinet d’avocats). La procédure semble plus rapide en Estonie que dans les autres pays. Mais elle est déjà de plus de deux ans pour quelques projets, car le bien immobilier collatéral est cher, parce qu’il est composé d’une multitude de biens ou que le propriétaire accumule les procédures judiciaires pour jouer la montre. Pour le moment, les investisseurs utilisant EstateGuru n’ont pas perdu d’argent. Astuce : parfois lorsqu’on tente de retirer des fonds, EstateGuru promet d’obtenir, si on les laisse, 1 % de cashback sur les investissements réalisés dans les 24 heures. EstateGuru est en train de migrer les sommes « dormantes » (non investies) vers la fintech française Lemon Way.

Une inquiétude
Lors de notre enquête, nous avons constaté que plusieurs projets, notamment de la société Rolegur (mais pas seulement), sont liés à un certain Mihkel Roosme. Il se trouve que cette personne est responsable du développement d’EstateGuru sans que cela ne soit indiqué dans ces projets. Pis, ces projets accumulent les retards sans être déclarés « en défaut de paiement », certains depuis neuf mois, alors que des procédures de saisie sont lancées bien plus rapidement contre d’autres emprunteurs indélicats. EstateGuru nous a affirmé que la personne, recrutée pour ses compétences, était l’ancien directeur de Rolegur et que les projets de ce professionnel de l’immobilier ont été financés avant son arrivée chez EstateGuru. EstateGuru nous affirme ne pas accorder de prêts à ses employées et que Rolegur est traitée comme les autres emprunteurs de la plate-forme, malgré nos constatations. Les liens sont coupés progressivement, ajoute EstateGuru mais, au registre du commerce, Mihkel Roosme apparaît alors toujours directeur dans la fiche de Rolegur et d’autres sociétés similaires. Et son historique n’est pas pour nous rassurer (entre autres, Crowdestate – une concurrente d’EstateGuru – l’accuse de l’avoir trompé en finançant une opération immobilière bidon). D’ailleurs, peu de temps après avoir contacté EstateGuru pour obtenir son avis, nous découvrons qu’un créancier a demandé la mise en faillite de Rolegur et que Mihkel Roosme a discrètement quitté la plate-forme P2P, mais toujours pas Rolegur. Espérons que tout finira bien, que cela ne sera pas le prochain scandale du secteur !

Mintos
Mintos est une géante qui représente plus de la moitié du marché de l’investissement P2P. La société lettonne (profitable en 2017 et 2018, mais en pertes en 2019) a levé 7 M€ pour elle-même et déjà proposé 5 milliards d’euros (!) de prêts à se partager entre les investisseurs. Ces prêts sont accordés par des organismes de crédit qui cherchent chez Mintos, simple intermédiaire, un financement. Ces organismes ont pour obligation de prêter une partie de l’argent eux-mêmes. Il est possible de choisir les pays où l’on veut investir, les domaines (automobile, agriculture…), les devises (en cas de conversions, il y a des frais), la « qualité » du crédit (A étant le meilleur, A- moins bon, etc.), le taux de rémunération (en moyenne, 12 %), la durée, la diversification, etc. Un paramètre important est la garantie de rachat au bout de 60 jours par l’organisme intermédiaire si un emprunteur n’a pas remboursé. Cette garantie est, bien sûr, inexistante si l’organisme fait faillite. L’interface permet d’automatiser les investissements, selon un algorithme qui n’est pas connu en ce qui concerne le partage entre investisseurs. Il est aussi possible d’investir à la main dans cette usine à gaz. On voit alors d’autres données comme l’âge de l’emprunteur. Le rendement peut être meilleur (certains utilisateurs revendiquent 14 % ou plus), mais cela représente du temps et, donc, n’est à envisager qu’en fonction du montant investi dans chaque prêt. Attention, Mintos semble techniquement mal supporter la charge, du coup des données périmées (sans doute issue d’un cache) peuvent apparaître ici ou là !

En automatique, l’investissement est l’affaire d’une question de jours si on sélectionne des réglages pas trop restrictifs. Malheureusement, les retards de paiement se multiplient très vite, ainsi que les paiements « en attente », un délai « technique » qui ne rapporte aucun intérêt. Certains organismes intermédiaires filous proposent des prêts à très fort taux de rémunération d’un jour, puis jouent la montre pendant des jours (sans avoir à payer de pénalités), des semaines, des mois ou des années (au mieux) pour rembourser… En attendant, l’épargnant pourra trop souvent constater que seulement deux tiers de son épargne « travaille » normalement. Il faut avoir le cœur bien accroché. Autre piège : au début de la crise du coronavirus, des organismes ont proposé des taux alléchants de 20 %, puis dès que la situation s’est calmée, ils ont racheté ces crédits (impossible de le leur refuser) avant de les reproposer à un taux plus bas.

Un second marché permet de revendre des prêts (la commission vient de passer de 0 à 0,85 %). Curieusement, lors de notre test initial, la revente fut immédiate, sans avoir besoin d’accorder de réduction, alors qu’à ce moment-là le marché principal était plus intéressant en taux de rémunération… Lors de la crise du coronavirus, le marché secondaire est devenu saturé au contraire, les réductions de plus de 10 % voire 20 % sont devenues fréquentes. Mais le risque d’impayé a grossi au passage… Sur environ 70 organismes de crédit, près de 20 ont, déjà, cessé leurs opérations en 2020. Mintos ne semble pas toujours se battre pour récupérer l’argent confié. Il se trouve que, trop souvent (dans le tiers des cas cités), Mintos et ces organismes (Finko, Peachy…) ont de gros actionnaires communs. Pour beaucoup d’investisseurs, malgré les intérêts perçus sur Mintos, il y a des pertes potentielles ou avérées à la clé. C’est notre cas, bien que nous avions misé sur des crédits relativement sûrs.

Mintos est souvent recommandée par des blogueurs, qui tirent profit d’un lien sponsorisé. Le site Web a fait, toutefois, partie de la liste noire de la Banque de France qui alertait de son caractère douteux, pour ne pas dire frauduleux. La plate-forme vient d’en être retirée, au plus mauvais moment. Malgré son importance sur le marché du P2P, nous la considérons comme hautement spéculative pour ses organismes de crédit ayant… la meilleure note (et ne parlons pas des autres !). Comprendre qu’il y a un gros risque d’y perdre son argent.

Reinvest24
Méconnue, Reinvest24 est un cas à part dans l’industrie des placements P2P. La société estonienne avait initialement un comportement proche d’une petite société de placements immobiliers : les utilisateurs s’associent en ligne pour acheter et exploiter un bien immobilier en location, et/ou pour le rénover et le revendre rapidement. Certes, les rendements sont en retrait par rapport à d’autres plates-formes P2P, mais les premières transactions sont bien au-delà de ce que des SCPI proposent en France et montrent que l’équipe de Reinvest24 connaît bien son marché. Malheureusement, il y a relativement peu de nouvelles offres et il n’y a pas de service pour acheter/revendre des parts de projets pour le moment (il a été promis de longue date, mais tarde à arriver). Autre problème : le site a commencé à adopter un business model à la EstateGuru. Ce n’est pas gênant en soi, mais les nouvelles opérations se déroulent dans d’autres pays (Moldavie…) et l’équipe de Reinvest24 ne nous a pas encore prouvé qu’elle maîtrise l’immobilier dans ces zones géographiques, ni qu’elle sait gérer les impayés. D’où un risque nouveau pour l’investisseur.

Attention !
Dans Virus Info 43, nous avions signalé le cas de plates-formes ayant disparu avec la caisse. D’autres incidents se sont rajoutés depuis avec des sommes qui ne peuvent pas être récupérées par les investisseurs : Fastinvest, Grupeer, Monethera… La crise du coronavirus est, peut-être, pour certaines de ces sociétés responsables de cette situation, mais il est aussi probable qu’elle ne soit qu’une excuse facile pour cacher de véritables arnaques ou erreurs de gestion.


N’oubliez pas le fisc !
Dans de nombreux pays, vous avez l’obligation de déclarer vos avoirs détenus à l’étranger, ainsi que les revenus éventuels. N’oubliez pas de le faire ! Les pays sont de plus en plus nombreux à échanger les informations entre eux pour identifier les fraudeurs.


Protégez-vous informatiquement !
Nous estimons qu’Android représente une menace pour la sécurité de vos finances en raison, notamment, du nombre de malwares voleurs de données de connexion à des banques et fintechs. Nous vous conseillons d’éviter les applications mobiles et de préférer les services avec accès Web, ce qui permet leur utilisation depuis un matériel avec un système d’exploitation plus sécurisé, un Linux plus classique, par exemple. Dans le même ordre d’idée, utiliser un téléphone basique à l’ancienne (façon Nokia 3310) vous évitera de vous faire « voler » les SMS reçus en tant que second facteur de connexion.



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