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Paru dans Le Virus Informatique n°46
2021-01-22 00:06
CR

Affaire Quantic Dream : les nouvelles informations que les autres médias vous ont cachées



Dans Virus Info 44, nous avons gravement mis en cause les enquêtes de Canard PC, Le Monde et, dans une moindre mesure, Mediapart contre la société de jeux vidéo Quantic Dream. À en juger vos nombreuses réactions, vous avez été stupéfaits de ce que ces médias vous avaient caché. Depuis notre bouclage de ce précédent numéro, de nouvelles informations sont tombées et ces trois médias, à la parution plus fréquente que la nôtre, vous les ont encore cachées.

Nous avons signalé la propagation de fausses informations et de propos calomnieux par le compte Twitter de Marie Smog, pseudonyme d’un ancien employé en litige avec la société. Il s’agissait d’une des sources de nos confrères. Peu après la parution tardive de notre enquête, le compte a été désactivé par Twitter. Nous n’en connaissons pas la raison. Rappelons que nous avions révélé un conflit judiciaire entre Quantic Dream et Twitter, finalement réglé à l’amiable.

Une autre information plus importante est tombée alors que notre numéro était bouclé, sur le point de partir à l’impression : la décision en appel d’une décision des prud’hommes. Rappelons rapidement les faits : des employés avaient été victimes de photomontages injurieux de la part d’un collègue sur son temps libre et ont quitté l’entreprise, quelques semaines (voire quelques années) plus tard, en invoquant une faute de l’employeur et, donc, un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Alertée, la direction de la société avait immédiatement réagi, mais de manière insuffisante selon quatre anciens employés du service informatique qui demandaient de grosses sommes d’argent. Début 2018, deux des plaignants avaient été déboutés. Un de ces deux ex-employés avait décidé d’interjeter appel, devant des juges professionnels cette fois, à qui il réclamait plus de 35 000 € de réparation.

Dans un arrêt du 22 septembre, le tribunal lui a, cette fois, accordé 2 000 € au titre de l’obligation de sécurité face à ces photomontages, sans doute inspiré par un jugement du 21 novembre 2019 concernant un autre employé du même service. Mais l’ancien salarié s’est vu aussi lui-même condamné pour avoir manqué à son préavis. En effet, son départ de la société s’est fait bien après les photomontages en question, alors que le danger était éloigné. Montant à verser à l’ancien employeur : près de 5 000 €. Les frais de justice seront, eux, partagés.

Finalement, pour avoir voulu faire appel, l’ancien salarié doit désormais 3 000 € à Quantic Dream. Pari perdant. Et, finalement, le premier avocat des plaignants, qui avait été accusé d’être corrompu par l’un d’eux, n’avait sans doute rien à se reprocher face à un tel dossier où il a visiblement fait de son mieux.

Nous ne savons pas si une et/ou l’autre des parties tentera de casser la décision d’appel, elles n’ont pas donné suite à nos demandes. Nous sommes encore dans l’attente du résultat d’enquêtes judiciaires et d’une autre procédure similaire où, cette fois, c’est Quantic Dream qui a fait appel. La décision de septembre 2020 pourrait peser dans la balance.

Aucune réaction !

Canard PC, Le Monde et Mediapart n’ont pas réagi à nos révélations de Virus Info 44. Ils n’ont pas non plus parlé de la décision d’appel où un ancien employé se retrouve à devoir payer 3 000 € à son ancien employeur. Des articles ont été publiés lorsque Quantic Dream perdait en justice, mais aucun dans la foulée lorsque la société gagnait. Notre sentiment est de plus en plus que le but n’a pas été d’informer le public de manière neutre, mais de « faire la peau » de Quantic Dream et de sa direction.
Nous n’avons toujours reçu aucune réaction à relayer de la part de salariés, anciens ou actuels, ayant des reproches envers la société ni de la part des syndicats que nous avions contactés.


Une sécurité informatique insuffisante

En toute innocence, l’avocat de l’ancien salarié du service informatique, dit « it », apprend au juge que le mot de passe de l’auteur des photomontages, du service de recherche & développement (Game Logic), était « itde merde ». Mais l’intéressé a-t-il lui-même révélé son mot de passe ? Ou le service informatique a-t-il commis la faute professionnelle de ne pas chiffrer les mots de passe ? Nous n’osons imaginer que ce service soit, sinon, allé jusqu’à installer un logiciel espion de clavier pour capturer ce fameux mot de passe ou un logiciel de « crackage » (ce serait illégal). Rappelons qu’il existait depuis longtemps un conflit entre le service informatique et le service Game Logic, au-delà des photomontages. Rappelons aussi que Quantic Dream a porté plainte, car certains de ses documents internes se sont retrouvés dans le système informatique du nouvel employeur d’un de ses anciens informaticiens en conflit avec elle.


Des courriers vulgaires envoyés par… des victimes

Des anciens du service informatique soulignent la vulgarité de photomontages dont le personnel a été victime. De son côté, Quantic Dream a rétorqué devant le juge que le responsable du service informatique avait, lui aussi, des « échanges empreints d’une incontestable vulgarité » avec deux employées, dont la responsable des ressources humaines, « auxquels au moins pour certains, [l’employé ayant fait appel] était directement associé. » Les anciens du service informatique n’ont pas souhaité nous donner leur point de vue sur cette accusation.


- Illustrations :

Le compte Twitter de Marie Smog qui diffusait moult fausses informations et calomnies a été désactivé par Twitter.

Alors que les intéressés n’ont pas réagi à notre article, Ugo Bernalicis, député de la France Insoumise, l’a fait sur Twitter (nous rappelons que notre magazine est financé par les achats de ses lecteurs, malgré son sous-entendu nauséabond). Il a ajouté que « les articles de [vos] confrères de Mediapart ou Canard PC sont d'excellente qualité. » Même si ces deux médias se contredisent, comme nous l’avons souligné ? Des faits décrits par nous, il n’a pas voulu discuter.



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