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Paru dans Le Virus Informatique n°47
2021-04-14 00:22
CR

Iban Wallet, une mystérieuse application de placements financiers



Iban (parfois appelée Iban Wallet), une application mobile permettant de déposer de l’argent et de gagner jusqu’à 6 % d’intérêts par an, cela vous… intéresse ? Malheureusement, si on est loin des 10 % des sites de placements P2P que nous avons présentés dans nos précédents numéros, mais aussi des solutions proposées par les banques (où 1 % est royal) - deux placements dont on sait comment ils fonctionnent - on ne sait pas vraiment quel est le modèle économique d’Iban. Où va l’argent confié à la société ? Comment génère-t-elle des intérêts ? Quelles sont les garanties de revoir votre argent ? Nous allons vous proposer littéralement un voyage virtuel dans 8 pays pour essayer de répondre à ces questions. Mesdames et Messieurs, veuillez attacher vos ceintures, le vol va pouvoir commencer !

Iban propose plusieurs formules. La plus libre ne nécessite que 1 € de départ au minimum et les sommes déposées peuvent être (en théorie…) retirées n’importe quand, en échange d’un taux de rémunération annuelle de 2,5 % (appliquée au jour le jour) ; il peut exister parfois une offre de bienvenue permettant d’obtenir un meilleur taux pour une durée limitée. Pour un placement d’au moins 1 000 € bloqué un an, la rémunération passe à 3 %. Enfin, si l’argent est bloqué 3 ans, il rapporte 4 % par an. Le taux de 6 % annoncé dans les boutiques d’applications mobiles est introuvable sur le site Web de la société. Précisons que des frais sont prélevés en cas de retrait anticipé ; alors qu’il est écrit que les retraits sont gratuits en page d’accueil. De même, plus bas en faisant défiler l’écran et en plus petit, on apprend que les taux de rémunération annoncés ne sont que des projections et ne sont en rien une promesse pour les performances futures. Mais nous avons des questions bien plus importantes que ce « détail », malheureusement, trop classique.

Royaume-Uni
Tout a commencé en 2017 et 2018, par deux campagnes de financement collectif sur la plate-forme Seedrs, qui a touché sa commission au passage. Les responsables de Seedrs ont promis de se pencher sur les révélations qui vont suivre ici, nous n’avons plus eu de nouvelles depuis. Au départ, le service s’appelait iBAN Online, avec le nom de domaine Ibanonline.com. Son p.-d.g. d’alors est Daniel Suero Alonso (actionnaire avant l’opération à 55,5%) et son responsable technique Marc-Anthony Hurr (actionnaire à 10 %).

En tout, plus de 170 000 livres sterling ont été levées, valorisant la société à 20 millions de livres. Au départ, les investisseurs utilisateurs du site Web pouvaient même gagner jusqu’à 8,5 % d’intérêts par an. Aujourd’hui, la structure britannique qui avait levé l’argent ne semble plus vraiment active (le site Web ne répond plus), les fonds diminuent d’année en année : autour de 75 000 livres pour 2020 à la dernière publication en date, très loin de 20 millions de livres… La société a toutefois lancé un autre site Web fin 2020, qui ressemble à une plaquette de présentation et n’offre aucun service aux particuliers actuellement.

En mars 2018, Iban Online avait obtenu un agrément de la Financial Conduct Authority (FCA) au Royaume-Uni. Le numéro indiqué un temps, FRN 901004, est aussi celui mentionné par la société Teapayment pour de la « monnaie électronique » (porte-monnaie) ; lui a été obtenu en juillet 2020. En fait, Teapayment est une autre société où on retrouve les deux mêmes personnes déjà évoquées. Fondée fin 2018, elle a lancé un financement communautaire (encore un !) au printemps 2020, lors duquel elle avait précisé ne pas être « régulée ». Elle dit vouloir encaisser l’argent de déposants pour le compte de sociétés accordant des prêts. Il semblerait qu’elle ne soit pas encore active. L’agrément d’Iban Online n’est, lui, plus valide depuis juin 2020.



Un compte bancaire « anonymisé »

Reprenons notre enquête du point de vue d’un client. Pour charger un compte Iban Wallet, il faut transférer l’argent sur un compte de la banque Lloyds. Notons que le nom du titulaire du compte n’est pas précisé ! À l’inverse, quand des utilisateurs arrivent à obtenir un remboursement, il provient d’abord de la société financière espagnole Pecunia Cards (Pecunpay) dans un premier temps, sans plus de précision sur le titulaire du compte virtuel, puis de la société Titanes Telecomunicaciones ensuite. Rappelons (lire Virus Info 41), que les banques ne sont plus obligées de vérifier la correspondance entre un numéro de compte IBAN et le nom de titulaire associé lors d’un virement.


De nouvelles couvertures pour Iban

Bien que (parce que ?) les enquêtes se multiplient, Iban Wallet ne s’arrête pas. Bien au contraire, puisqu’un nouveau site,







Vous trouverez la suite de ce dossier dans Virus Info 47.

Nous remercions, pour leur aide lors de notre enquête, le blogueur Kristaps Mors (un des rares à faire son travail correctement) et bien d’autres personnes dans les pays évoqués alors que les voyages sont devenus impossibles pendant la pandémie.



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