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2025-01-17 09:56

Les mauvais conseils d’Antoine BM en matière d’intelligence artificielle


Nous vous avions présenté Antoine BM dans Virus Info 40 lorsqu’il avait été accusé à tort d’être le YouTubeur Lama fâché : Antoine BM est un formateur en ligne spécialisé dans la création de business, le marketing en ligne et autres. Dans sa lettre d’information, il a décidé de surfer sur un sujet à la mode : l’intelligence artificielle. Pour le pire.

Il a, en effet, décidé d’adopter – et de conseiller – le journaling assisté par intelligence artificielle (IA). Le journaling, c’est quoi ? C’est le nouveau mot pour dire « journal intime ». Ainsi Antoine BM déclare : « Chaque matin et chaque soir, je crée une entrée de journal sur ChatGPT […] Chaque jour, j’attends avec impatience ce moment de réflexion personnel, et chaque jour, je suis bluffé par les liens que l’IA arrive à faire et à quel point ils sont pertinents pour moi. L’IA n’a pas vocation à remplacer les psys, mais à titre personnel, j’en tire énormément de bien-être mental et de clarté. » Lui même se pose la légitime question au nom de ses lecteurs : « Et côté confidentialité ? »

Il y répond : « Au début, j’étais réticent à confier des détails personnels de ma vie à une grosse boite opaque comme OpenAI, déjà connue pour son non-respect de la propriété intellectuelle. Puis j’ai réfléchi, et je me suis dit que c’était un arbitrage risque/avantage. Lorsque tu prends la voiture, tu acceptes une part de risque (avoir un accident) parce que tu juges l’avantage plus important (aller à ta destination). Pour moi, les bénéfices du journaling assisté par IA sont si gros qu’ils valent le risque, tout simplement. » Il explique comment refuser dans les réglages que ChartGPT utilise ses données pour l’entraînement de l’IA, propose d’utiliser une IA proclamée plus éthique comme Claude d’Anthropic et ajoute un conseil plein de bon sens : « évite de mentionner des données « sensibles », comme tes numéros de compte ou tes clés Bitcoin. »

Sauf que cela dérape ensuite : « Nos objectifs, peines de cœur, relation avec la famille sont des choses que l’on préfère évidemment garder pour nous, mais il faut comprendre qu’elles n’ont aucune valeur pour un éventuel hackeur qui mettrait la main dessus. À moins que tu t’appelles Barack Obama ou Justin Bieber. »

Dérapage, car non seulement la société derrière l’intelligence artificielle pourrait utiliser ces données très privées, par exemple dans un but marketing (voire pire) malgré ses promesses (une banque pourrait être heureuse de savoir que vous avez des difficultés morales à cause d’une longue maladie que vous lui avez cachée au moment d’obtenir un crédit). Mais un pirate éventuel pourrait aussi les utiliser pour un chantage (Antoine BM se vante souvent des millions d’euros qu’il engrange) ou mettre au point une arnaque parfaitement ciblée (par exemple, une arnaque de cœur où le pirate se ferait passer pour l’âme sœur idéale devinant chaque pensée). Nous pourrions multiplier les exemples de dangers potentiels.

L’intelligence artificielle peut rendre des services, mais n’en faites pas une indispensable béquille destinée à remplacer systématiquement votre propre réflexion.


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