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Paru dans
Pirates Magazine n°15Disques protégés : la guerre est ouverte
Les
associations de consommateurs ont, enfin, décidé d'agir
contre les procédés [anti-copies]. Deux d'entre elles
viennent de [porter plainte] contre les [majors] et plusieurs
distributeurs. Une opération de la dernière chance ?
L'UFC-Que Choisir et
l'Association Consommation Logement et Cadre de Vie (CCLV) ont
parallèlement attaqué les principaux acteurs du disque au
titre de plusieurs actions en justice. Les sociétés
visées vont de l'industrie du disque (Warner Music, Virgin,
Universal, Emi, BMG) aux distributeurs (Auchan et FNAC). Parmi les
trois plaintes adressées par l'UFC, citons celle portée
devant le tribunal de grande instance de Paris aux côtés
d'un consommateur ne pouvant copier ni même lire sur son Mac, le
dernier Phil Collins. Juridiquement, les actions se fondent sur le
défaut d'information, la « non-conformité du
produit aux attentes légitimes du client », l'existence de
vices cachés et, plus globalement, sur l'impossibilité de
lire et graver ces disques, comme l'autorise pourtant le Code de la
propriété intellectuelle (CPI), au titre de la copie
privée. Les deux groupements demandent dès lors le
retrait immédiat des procédés anti-copies et une
réparation du préjudice subi par l'ensemble des
consommateurs français victime de ces mesures.
Des centaines de
témoignages concordants
Témoignages
à l'appui, les associations se portent messagères des
difficultés rencontrées par de nombreux clients:
impossibilité d'écouter son disque sur une platine
d'autoradio, sur un lecteur de CD-Rom ou mêmes sur sa platine de
salon, etc. Impossibilité de créer sa propre compilation,
« dans le cadre du cercle familial », etc. ! Les disques en
cause concernent les dernières productions de Michel Jonasz,
Alain Souchon, Avril Lavigne, Ben Harper, etc. Les problèmes qui
sont loin d'être exceptionnels. Près de 400 titres
corrompus, engendrant des problèmes de lectures et/ou de copies,
ont été répertoriés par le site fatchucks.com/z3.cd.html.
Et la liste n'est pas exhaustive. La faute à qui ? Ce sont
généralement les maisons de disque qui décident de
la présence ou non d'un système anti-copie, nous
précise Hervé Lemaire, directeur des nouveaux
médias Emi-Virgin France. La main sur le coeur, il nousjure que
ces dispositions sont là « pour protéger les droits
des auteurs et des compositeurs. C'est ce message positif qui doit
être véhiculé car, c'est la vérité,
notre objectif n'est pas d'ennuyer le client ! ». Raté !
La fin de la taxe sur les
CD vierges ?
Pour la CCLV,
« les titulaires des droits ne peuvent pas [...] bafouer
impunément les droits des consommateurs, de leur public, qui
sont ceux qui les font vivre ». Avec un droit à la copie
privée de plus en plus restreint par des procédés
techniques, c'est le système même de la taxe grevant
chaque CD vierge qui perd sa justification première (compenser
le préjudice potentiellement subi du fait de la copie
privée). Évoquons encore cette logique biaisée qui
veut que sur chaque disque vierge acheté, l'utilisateur duplique
des pistes musicales. Or selon l'UFC, près de la moitié
des supports vendus sont exploités à d'autres fins !
D'ailleurs, l'industrie du disque le sait parfaitement. Elle s'est vue
accordée par la loi le droit de demander le remboursement des
taxes prélevées sur le support d'enregistrement, lorsque
celui-ci est acquis « pour son propre usage ou la production
» (article L. 311-8 du CPI et app.asso.fr/copie-privee.html).
Pourquoi eux et pas nous ? La suppression de cette manne (135 ME en
2002) n'est absolument pas à l'étude, bien au contraire !
Et dire que Jean Jacques Aillagon, ministre de la Culture, vient de
refuser aux créateurs de contenus multimédias (jeux,
encyclopédies sur CD-Rom, etc.) le bénéfice de la
taxe. Motif invoqué, il n'existe pas de copie privée en
ce secteur. II y a quelque chose qui cloche, non ?
Déjà une
condamnation !
LeTribunal de
Grande instance de Nanterre vient de donner raison à
l'association CLCV. Constatant des défauts de lecture sur
certaines platines, il condamne EMI pour « défaut
d'information et tromperie ». La société doit, sous
un mois, apposer sur le disque Au fur et à mesure de Liane Foly,
la mention « Attention, [ce disque] ne peut être lu sur
tout lecteur ou autoradio » avec une police de caractère
d'au moins 2,5 mm. Cela correspond à un corps 7 environ, et non
12 contrairement à ce qu'avait estimé à la
règle, le CLCV ! Pour faire plier les résistances
éventuelles, une astreinte de 1000 € par jour de retard a
été prononcée et 10000 € de dommages et
intérêts ont été alloués au profit de
l'association. Si la décision était confirmée,
tous les disques protégés seront par mimétisme,
concernés. Les consommateurs mécontents peuvent
déjà se prévaloir de cette condamnation pour
obtenir un remboursement, que le disque ait été ouvert ou
non !
Pour anecdote, Emi avait indiqué sur la jaquette du disque de
Liane Folly, la même mention microscopique que sur celui de
Michel Jonasz, Où sont les rêves, un autre de ses
produits. À portée de bras, le message « ce CD
contient un dispositif limitant les possibilités de copies
» inscrit au recto, ressemblait à un trait ! Le chef
produit de l'artiste nous avait pourtant rétorqué:
« difficile de faire plus lisible » (Pirates Mag'14). En
est-il toujours persuadé ?
Des verrous bientôt
verrouillés !
Malgré
cette récente victoire, les multiples actions intentées
apparaissent presque vaines lorsqu'on prend connaissance du contenu des
lois en préparation. La future loi dite« relative au droit
d'auteur et aux droits voisins dans la société de
l'information » doit transposer la directive européenne
EUCD en France. Un texte intermédiaire est déjà
disponible sur le site http://eucd.info,
créé par la FSF France (Fondation pour le Logiciel Libre) dont la mission
est d'informer sur les conséquences désastreuses de ces
dispositions. Selon les futurs articles L. 331 et suivant du Code de la
propriété intellectuelle, le fait de déverrouiller
la protection d'un disque musical sera assimilé à ... de
la contrefaçon ! Les professionnels devront prendre en outre,
les « mesures nécessaires » pour permettre la
réalisation des copies à la triple condition que: le
consommateur ait « un accès licite à l'œuvre
» (il a acheté son disque), qu'il n'y ait aucune atteinte
à son « exploitation normale », ni de «
préjudices injustifiés aux intérêts
légitimes du titulaire des droits sur cette oeuvre ». Ces
dernières exigences sont bien floues ! Le projet souligne, cette
fois sans condition, que « les titulaires ont la faculté
de prendre les mesures adéquates afin de limiter le nombre de
copies ». Derrière cette phrase presque innocente, se
cache en réalité la légalité d'un
système de traçage des oeuvres. Avec lui, « les
préférences culturelles de chacun peuvent ainsi
être mises sur écoute », souligne EUCD.info. Vous ne
pourrez exterminer ce mouchard sous peine d'être
considéré comme un dangereux délinquant.
Espérons que les tenants du respect de la vie privée au
Parlement ou, à défaut, dans les tribunaux, sauront
imposer des garde-fous. Presque drôle: en cas de litige sur ces
exceptions de copie privée, il vous faudra passer par un
collège de médiateurs, présidé par un juge,
assisté de deux personnes nommées par les ministres de
l'Industrie, de la Culture et de la Justice. On parie que l'industrie
du disque saura jouer des coudes pour placer les bons hommes ?
L'avis d'un
artiste : Louis Bertignac

Louis Bertignac,
ex-membre de Téléphone, fondateur de Bertignac et les
Visiteurs, nous livre ses impressions sur les procédés
anti-copies.
Vous offrez sur votre site,
Bertignac.com, de nombreux fichiers audio/vidéo à
télécharger gratuitement. Pourquoi un tel choix ?
La même envie de partager qui fait de moi un musicien. 1e
reviens, par exemple, de Katmandou, au Népal, où j'ai
donné des concerts qui m'ont particulièrement
éclaté. L'un d'eux a été enregistré
et filmé. Évidemment, j'ai envie de partager ça
avec ceux qui n'ont pu être de la partie. Et évidemment,
je suis content si les bandes de ces concerts circulent en France et
ailleurs. II y a même un album live (pirate) qui en est extrait,
et qui se vend actuellement là-bas (j'ai aidé à la
réalisation).
On voit de plus en plus de
disques protégea contre la copie privée. Largument
officiel : un titre téléchargé illégalement
est un titre qui n'est pas acheté. Que pensez-vous de ces
mesures, de cette logique ?
Ces disques sont mal protégés. Ils ne sont pas lisibles
dans de nombreux lecteurs (autoradios...). La logique, c'est celle
d'une industrie qui se sent en danger. Elle est valable dans certains
cas et nulle dans d'autres. Et souvent ceux qui
téléchargent, n'auraient pas acheté le disque de
toute façon.
Si on vous proposait justement
de protéger vos albums contre la copie privée,
l'accepteriez-vous ?
Je refuserais, vu la solution technique proposée.
Les arguments
échangés ici et là sur ces questions, ne se
retrouvaient-ils pas au temps des copies pirates de vinyles sur
cassette Audio ?
Enfin, voyons, sur cassette, à partir de la 3"
génération, cela devenait inaudible... Vous savez bien
qu'aujourd'hui, la 100000° génération est identique
à la première. Le problème est vraiment
différent.
Quelle pourrait être
alors la solution idéale pour satisfaire majors, artistes et
auditeurs ?
Ha ha ha, vous rigolez, c'est bien ! Disons que lorsque les majors
auront fait faillite, il se peut qu'un organisme voit le jour, qui
estimerait le nombre d'importations, ferait payer les importateurs, et
redistribue l'argent... Allez savoir... Vu l'étendue du
problème soulevé, je n'ai pas encore la solution... Ce
n'est pas forcément un problème pour ceux qui pratiquent
ce métier sur scène.
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Victoire des
consommateurs contre Key2Audio
Les amateurs de
musique peuvent à nouveau effectuer leur copie privée sur
les derniers disques produits par Sony, puisque celle-ci a
décidé d'abandonner, temporairement, la protection a
anti-copie » Key2Audio. Une décision honorable ? Non ! La
firme vient (enfin) de constater l'inefficacité du
procède et les trop nombreux problèmes de
compatibilité...
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CD menteurs...
La Fnac titre,
en couverture de Contact (la revue de ses adhérents) : «
Baladeurs MP3 - Emportez tous vos CD ! ». En page
intérieure, on peut lire un encadré sur la
législation concernant les MP3, rappelant le caractère
illégal du partage de fichiers copyrightés sur
l'internet. Le texte se conclut par « Bien évidemment,
rien ne vous interdit de réaliser sur votre ordinateur des
copies privées MP3 de tous vos disques et des les écouter
ensuite sur votre baladeur MP3, en toute liberté ! ». Or
de plus en plus souvent, les disques sont protégés contre
la copie et même la lecture sur un ordinateur ! La Fnac, qui vend
à la fois des disques, des baladeurs MP3 et des ordinateurs, se
garde bien de le rappeler.
Wang Wei Lin
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Procédés
anti-copies, des maux sans les mots !
Normalement, les
vendeurs ont l'obligation légale de fournir une information
complète aux consommateurs. Or, dans le domaine des disques
protégés, la présence des verrous anti-copies et
ses conséquences ne sontjamais clairement annoncées sur
la jaquette ou dans les catalogues: polices illisibles car
microscopiques, vague logo, etc. Ainsi, sur les sites de ventes en
ligne, lorsqu'un client commande un disque, il ne constate bien souvent
l'existence de la protection que lorsqu'il tente en vain de lire le
disque ou de faire une copie privée. Normal ? Avant d'être
poursuivi par l'UFC Que choisir, Jan Löning, Président
Directeur Général de Fnac.com a bien voulu
répondre à nos questions.
Pourquoi le site
Fnac.com n'informe-t-il pas ses visiteurs de la présence de
dispositifs anti-copie / anti-lecture sur les disques proposés ?
Normalement, l'information est indiquée ! Prenez le dernier
titre de Placebo, une des grandes ventes actuelles, on mentionne
clairement que ce support n'est lisible ni sur PC, ni sur Mac. En tout,
138 titres portent cette mention sur Fnac.com. Pour nous, ce qui est
important, c'est la confiance de nos clients. Et cette confiance, on la
cultive en étant explicite.
C'est pourtant bien incomplet,
plusieurs centaines de titres sont protégés ! Doit-on en
conclure que vous redoutez une chute des ventes si cette mention
était correctement effectuée ?
Vous mettez globalement le doigt sur ce sujet sensible qu'est le
piratage. C'est un phénomène grave car il nuit à
l'ensemble de la filière musique, la création est la
première à en pâtir. Notre intention est
d'être le plus complet en terme d'information pour nos clients
car, en vente à distance, le client n'a pas la
possibilité d'avoir le produit entre ses mains. Le fait qu'on ne
soit pas complet n'est pas une volonté particulière de
notre part. C'est davantage une question de référencement
du produit.
Quand comptez-vous finir ce
référencement ?
Nous n'avons pas de calendrier sur ce point.
Concernant ces
procédés anti-copies, ne serait-il pas judicieux d'avoir
une grille de lecture, un logo unique défini avec les majors,
pour informer les consommateurs ?
La problématique est de se protéger contre le piratage.
II y a plusieurs axes, comme les réponses techniques. Nous avons
opté pour une offre de téléchargement légal
de 15 0000 titres.
Ces morceaux à télécharger sont
protégés par des procédés de gestion des
droits numériques (Digital Right Management) ?
Nous avons trois formules: l'écoute en streaming, où la
copie numérique n'est pas possible. Ensuite, la copie temporaire
que vous pouvez écouter tant que votre abonnement mensuel
perdure. Enfin l'acquisition définitive des droits avec
possibilité de copie sans restriction. II y ratio de 1 à
100 en termes de coûts, entre les trois formules.
On retrouve pourtant ces
fichiers téléchargeables et copiables, sur support
disque, qui eux sont protégées contre la duplication. Ce
système de diffusion est flou !
Aujourd'hui, nous sommes dans un ensemble
distributeurs, artistes, maisons de disques où tout n'est pas
encore stabilisé. Ce ne sont que des anomalies temporaires, non
des choix stratégiques.
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Exclusif : la
non-interview de Pascal Nègre
Depuis plusieurs mois, on voit partout Pascal Nègre,
le charismatique patron d'Universel : lutte contre le piratage,
diffusion payante de MP3 sur le net, etc. Mais quand un média
spécialisé, choqué par ses arguments, le contacte
pour lui demander des précisions, il n'a plus le temps ! Nous
adressons nos plus sincères non-remerciements à son
attachée de presse, sans doute trop détachée pour
réceptionner nos relances.
Ne croyez-vous
pas que la lutte contre la piraterie soit une cause perdue ? Les
pirates trouveront toujours des voies pour faciliter les
échanges.
...
Quel est votre
point de vue sur les systèmes anti-copies implantés sur
les disques audio ? N'y voyez-vous pas un paradoxe avec la
législation française sur la copie privée ?
...
La taxe sur la
copie privée est appliquée de manière aveugle, que
l'on grave des disques ou ses données personnelles. Cela ne vous
gêne pas ?
...
Balanceleson,
site d'Universel de diffusion de MP3 gratuits, est vivement
critiqué. On lui reproche des clauses léonines où
l'auteur ne perçoit aucune rémunération,
contrairement à Vivendi-Universel qui peut, elle, utiliser les
morceaux de musique pour promouvoir son site. Normal ?
...
Vous aviez
déclaré a 11 faut arrêter de dire que, grâce
au Web, on va signer des dizaines d'artistes par an ». Quel est
alors l'objet et l'enjeu de ce site ?
...
En tant que
membre de la SCPP, société chargée de
prélever des droits sur lesdiffusions d'œuvres musicales,
n'êtes-vous pas quelque part juge et partie ? Une saine
administration ne commanderait-elle pas de transférer ces
fonctions à un organisme réellement indépendant ?
...
Que
répondez-vous à ceux qui estiment que les disques sont
trop chers ? Combien touchez-vous sur un disque vendu 18 € ? Et
l'auteur ?
...
Des groupes de
musique se passent des grands distributeurs, en diffusant
eux-mêmes leur musique par l'internet. Cela vous fait peur ?
...
Lorsque vous
étiez animateur d'une radio libre, vous deviez sans doute
diffuser de la musique sans rétribuer les auteurs... Des regrets
?
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