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2018-05-16 09:00

Infinite lives : un musée temporaire du jeu vidéo en Estonie



Depuis le 10 mai et jusqu’au 19 mai se tient Infinites lives, un musée temporaire du jeu vidéo à Tallinn, la capitale de l’Estonie. Si ce genre d’évènements est devenu fréquent en Europe de l’Ouest, c’est plus rare dans les pays de l’ancien bloc soviétique. Et, surprise, c’est un Français qui en est l’organisateur !

C’est Camille Laurelli, artiste et enseignant à l’Académie des arts d’Estonie, qui a donné comme travail à ses étudiants (en première année au département de design graphique) la création de cet évènement, dans le cadre d’un cours sur l’histoire du jeu vidéo. Ce n’est pas sa spécialité, il donne plutôt des cours au département sculpture installation.

L’histoire du musée est plutôt singulière. Camille Laurelli nous raconte : « J’ai donné une conférence sur la photographie à Riga en Lettonie. Volontairement, il était prévu qu’elle se déroule mal. Mais les choses ont été encore plus catastrophiques que prévu. Cela m’a fait réfléchir à l’échec. J’ai repensé à la progression par l’échec dans les jeux vidéo. Dans les anciens jeux vidéo - c’était généralement le cas, moins aujourd’hui - le personnage dirigé par le joueur mourrait, mais pouvait revenir à la vie. On avait un nombre de vies limité, trois par exemple. Il y avait quelque chose d’un peu « baba cool » là-dedans. Il y a, d’ailleurs, matière à réflexion sur le fait que les jeux vidéo sont le reflet d’une époque. Des codes permettaient de tricher et d’avoir des vies illimitées. C’est de là que vient le nom de mon évènement : Infinite lives. »

Laurelli ajoute : « L’idée de jouer à des vieux jeux sur cartouches, c’est de jouer aux jeux tels qu’ils étaient à l’époque. Pas de DLC, pas de mises à jour… Si les jeux comportaient des erreurs, des bogues ou des « glitchs » (comme il se dit aujourd’hui), c’était définitif. C’est comme jouer à une version betatest et définitive d’un jeu jusqu’à ce que la machine qui le lie crève. C'est, peut-être, anecdotique, mais j’aime bien mettre en relation cette idée avec celle de l’œuvre d’art. Ça triche et ça ne triche pas. C est fini et ça n’est jamais fini. Infinite lives. »

Les surprises ne s’arrêtent pas là, Camille Laurelli continue : « Cet évènement est la seconde partie d’un autre évènement du même nom que j’ai organisé en 2016 et qui ne montrait pas de jeux vidéo. Une dizaine d’artistes étaient exposés sur le thème du virtuel et du réel. C’est un concours de circonstances entre une conférence que je devais donner dans une prison et mon cours à l’académie qui ont donné naissance à cette seconde partie. »

En fait, Infinite lives tient plus de l’exposition interactive que du musée. Les machines sont en accès libre. Dans un décor créé pour l’occasion, mais plein d’anachronismes, il y a des consoles Sega, Nintendo, Atari (non branchée faute de câbles)… Camille Laurelli tient à préciser qu’il n’est pas collectionneur : « J’ai joué chez des amis sur différentes machines dans les années 1980 et 1990. J’ai possédé une Game Boy. Un jour, je me suis payé une extension 32X pour Megadrive. Je rêvais de quelque chose au niveau d’une borne d’arcade, j’ai été déçu et j’ai pris du recul avec le jeu vidéo. Je me souviens ensuite de la PlayStation, une vraie claque graphique ! Plus tard, j’ai trouvé pour pas cher des machines sur des vide-greniers. Je les achetais et je les essayais, mais je ne suis pas devenu collectionneur pour autant. » Ce sont ces machines qui sont aujourd’hui exposées à Tallinn. Et d’autres, difficilement trouvées en Estonie, dans des magasins vendant divers produits d’occasion. Dans le lot, quelques pièces soviétiques méritent le détour comme des Game & Watch plus ou moins officiels, des cartouches pour Megadrive traduites en russe et dans des boitiers de plus petite taille que les officiels… Trouver des jeux purement estoniens est presque mission impossible. Si aujourd’hui, le pays s’impose progressivement dans l’industrie (notamment sur les plates-formes mobiles), cela n’a pas toujours été le cas. On retrouve quand même la trace de Cosmonaute et de Skyroads qui tourne sur un PC équipé de Dos.

Infinite lives se tient à la Galerie des Archives Nationales (rahvusarhiivide galerii) de Tallinn, Maneeži 2, tous les jours jusqu’au jeudi 17 mai de 11 à 20 h. Des débats (en estonien) ont lieu à 18 h sur des thématiques comme l’histoire du jeu vidéo et sa collection, les jeux vidéo en tant que sport, les jeux vidéo en tant que business. À l’occasion de la nuit des musées, il y aura une Video Game Party le samedi 19 mai de 18 à 23 h. Camille Laurelli prépare aussi avec Siim Preiman un musée itinérant du jeu vidéo dans un van.
























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