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2025-03-28 16:07
CR

Trump, pump & dump au pays du BTC, de l'ETH et des autres cryptomonnaies



Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump souffle le chaud et le froid sur l’économie, ses surtaxes d’importation tantôt annoncées, tantôt reportées, avec des conséquences sur les cryptomonnaies et… ses finances personnelles.

Le week-end précédant sa prise de fonction, Donald Trump a lancé un jeton $Trump par le biais de sa société CIC Digital au prix de 7 dollars. Moins de deux jours plus tard, le cours était de 70 dollars pour une valorisation totale de 70 milliards de dollars, dont 50 milliards pour l’homme d’affaires président. Rebelote juste après avec le jeton $Melania à l’image de sa femme. À sa prise de fonction présidentielle, le 20 janvier, Donald Trump a listé ses priorités sans dire un seul mot sur les cryptomonnaies (malgré ses grandes promesses lors de la campagne) qui ont chuté dans la foulée, et encore plus celles qu’il venait de vendre à la foule (-60 % environ), les spéculateurs étant déçus. Les créateurs du $Trump, eux, ont empoché et gardent plus de 300 millions de dollars, même si la valorisation du reste de leurs $Trump a fondu.

Le même jour, la société World Liberty Financial (qui appartient à 60 % à la famille Trump, avec les fils aux commandes) annonce l’achat pour 47 millions de dollars en Bitcoin (BTC), autant en Ethereum (ETH) et 4,7 millions d’autres cryptomonnaies (TRON, LINK, AAVE et ENA). Le 28 janvier, la société rajoute encore 10 millions de dollars d'Ethereum à son portefeuille, puis encore autant le 31 janvier. Sauf que ce dernier jour, la menace de surtaxe sur les importations aux États-Unis de produits venus du Mexique, du Canada et de Chine ont plombé les marchés financiers et de la cryptomonnaie. Marchés qui repartent à la hausse le 3 février alors que certaines surtaxes sont retardées sur décision de Donald Trump, avant une grosse annonce officielle concernant les cryptomonnaies aux États-Unis prévue le 4 février. Pendant ce temps, World Liberty Financial a transféré ses avoirs Bitcoin et Ethereum chez Coinbase. En vue d’une revente ? Eric Trump poste alors sur X/Twitter : « À mon avis, il est grand temps d’ajouter de l’ETH. Vous pourrez me dire merci plus tard », la seconde partie de son message étant supprimée ensuite. Pour résumer, les Trump peuvent faire baisser les prix et acheter, puis les faire remonter d’une autre annonce.

Une communication (volontairement ?) hasardeuse

Le dimanche 2 mars, Donald Trump annonce sur son réseau TruthSocial qu’« une réserve cryptographique états-unienne permettra de relancer ce secteur crucial après des années de corruption de la part de l'administration Biden. C'est pourquoi mon décret sur les actifs numériques a chargé le groupe de travail présidentiel de mettre en place une réserve stratégique cryptographique incluant XRP, SOL et ADA. »
Eric Trump affirme sur X/Twitter : « J'adore l'idée géniale d'annoncer une réserve stratégique un dimanche, alors que les marchés traditionnels sont fermés et que Wall Street dort. Pour la première fois, les investisseurs particuliers sont gagnants. La finance traditionnelle a intérêt à rattraper son retard, sinon elle disparaîtra rapidement. Le monde ne fonctionne plus du lundi au vendredi. » On peut y voir l’aveu d’une fraude de manipulation. Car les cours des jetons Ripple (XRP) et Cardano (ADA), jamais évoqués jusqu’ici dans les plans d’une réserve nationale, se sont envolés dans la foulée. Alors que l’on constate l’absence surprise de Bitcoin voire d’Ethereum dans la liste !
Un peu plus tard, un officiel de la Maison-Blanche, David Sacks, qualifié en interne de « tsar » des cryptomonnaies, déclare qu’il « croit que le président vient de citer cinq exemples de cryptomonnaies dans son message. Ces cinq cryptomonnaies doivent être les plus importantes en termes de capitalisation boursière. » En réalité, c’est faux concernant le Top 5, car il composé de BTC, ETH, XRP, BNB et SOL. Le soufflé retombe, générant des pertes pour certains investisseurs…

De son côté, le président rajoute « et, bien sûr, le BTC et l’ETH, comme d'autres cryptomonnaies de valeur, seront au cœur de la réserve. J’aime aussi beaucoup le Bitcoin et l'Ethereum ! » Il se trouve qu’un investisseur anonyme a acheté, juste avant ce message, pour 200 millions de dollars de ces deux jetons avec un levier de 50, puis revendu juste après ce second message de Trump qui a fait monté les cours. Ainsi, en bloquant 4 millions de dollars seulement sur une très courte période, il a réalisé une plus-value de 6,8 millions de dollars. Délit d’initié ? On peut se le demander.
Et, avec le recul, le premier message de Donald Trump n’apportait rien de nouveau : aucun achat de cryptomonnaies sur les marchés n’a été décidé. Les spéculateurs le comprennent, les cours retombent à nouveau. Le « sommet crypto » prévu le week-end suivant relance quelque peu les espoirs, les cours ont remonté. En vain, à nouveau pour les investisseurs. Mais la veille de ce sommet, World Liberty Financial avait rempli ses caisses numériques à bon compte de 25 millions de dollars de cryptomonnaies (10 millions en Ethereum, 10 millions en Bitcoin, 1,5 millions en MOVE…). Nous ne connaissons pas toutes les adresses numériques de la société sur les blockchains, impossible de savoir si ces mouvements sont exhaustifs.

Alors que son jeton $Trump est tombé en disgrâce, Donald Trump revient à la charge et déclare le 23 mars sur son réseau social TruthSocial : « J’adore $Trump ! Tellement cool ! Le meilleur de tous [les memecoins]. » Si le jeton a été lancé juste avant sa prise de fonction présidentielle, sa nouvelle publicité a fait bondir le cours de près de 8 % dans la foulée (restant à 11 dollars toutefois loin de son record à 84 dollars). Sachant que le jeton est à 80 % dans des mains liées à Trump, on peut se poser des questions sur la légalité de la promotion présidentielle.
Il y aurait trois violations potentielles des règles. La première serait la clause des émoluments qui interdit à un président en exercice de recevoir des avantages financiers sans l’approbation du Congrès. Car il y aurait le risque que des acteurs étrangers puissent exercer une influence indue en raison du caractère anonyme du jeton. La Securities and Exchange Commission (SEC), équivalent états-unien de l’AMF, a d’ailleurs abandonné diverses poursuites contre le Chinois Justin Sun, après qu’il ait – coïncidence ? – injecté pour 30 puis 45 millions de dollars en jetons maison de World Liberty Financial, auxquels il faut rajouter quelques millions de dollars d’achat de jetons $Trump ! Autre violation possible par Donald Trump, celle de la séparation des pouvoir qui interdit la promotion d’un produit lié à sa richesse personnelle. Enfin, il pourrait être aussi reproché au président d’accorder un traitement préférentiel et de fausser la concurrence.

Des investissements personnels

Autre mélange des genres : la société Trump Media & Technology Group, la société derrière le réseau social TruthSocial, s’est associée à la plate-forme d’échange Crypto.com pour lancer une gamme de produits de placement ETF. La première apportera son influence notamment politique, la seconde s’occupera de la partie technique. Ces ETF ne seront pas adossés au Bitcoin seul contrairement à d’autres, mais à plusieurs cryptomonnaies (on pense à celle de Crypto.com, Cronos) et à des valeurs dans le secteur – indispensable pour elles – de l’énergie. Suite à cette annonce, le cours de l’action Trump Media s’est envolé de près de plus de 8 %.

World Liberty Financial annonce, quelques jours plus tard, un stablecoin USD1, un jeton adossé au dollar états-unien avec une valeur d’un pour un, garanti par la dette publique. Une fois de plus, le mélange des genres privé/public sent le soufre puisque Donald Trump peut décider de lois dans le secteur et que l’USD1 permettrait, comme le $Trump, à des étrangers d’avoir une influence directe sur les finances du président.

Puisqu’on parle finances, il est intéressant de noter que les activités immobilières de Trump, autrefois son principal patrimoine, sont désormais derrière les cryptomonnaies. Sa participation dans le jeton $Trump est proche de 2 milliards de dollars (cela fluctue bien sûr), World Liberty Financial capitalise un peu plus d’un milliard de dollars et Trump Media & Technology Group dépasse les 2 milliards de dollars. Si Trump peut tirer un profit personnel de ses propres décisions, il n’est pas le seul. Six des 22 membres du cabinet de Donald Trump ont déclaré posséder directement ou indirectement des cryptomonnaies, pour un total de plusieurs millions de dollars : Robert F. Kennedy Jr (entre un et cinq millions de dollars), Scott Bessent (entre 250 000 et 500 000 dollars), Sean Duffy (plus de 500 000 dollars), etc.

Le Bitcoin avait été imaginé pour contourner le système financier mondial et ses dérives. Il permet désormais des dérives encore plus importantes.



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