Comment nous avons perdu 230 euros chez CJ Affiliate (Conversant)

vers Virus Info


[accueil]  [menu]  [suivez-nous !]  [chercher]


Paru dans Les Puces Informatiques n°33
2001-05-04 00:00

Mettez un PC/68000 dans votre Minitel !



Nés quasi simultanément, le Minitel et le PC ont connu tous les deux, à des échelles différentes, de beaux succès commerciaux (le PC d’IBM est sorti en 1981 et l’aventure du Minitel démarre en France en 1982).

photo Minitel + carte extension

Si, très rapidement, le PC a été capable d’émuler le Minitel grâce à un modem et un logiciel ad hoc, l’émulation du PC par le Minitel n’a été, à notre connaissance, que très rarement réalisée, tout du moins à une échelle commerciale. La petitesse de l’écran du Minitel en noir et blanc sur la majorité des modèles, son clavier inconfortable et un modem dont la lenteur le limite à la transmission de données textuelles de petite quantité en sont sûrement les causes.
Pourtant, en 1992, une petite société parisienne nommée Opsion Innovation, crée une carte d’émulation PC pour Minitel. Le principe qui a dû sous-tendre cette création, était, qu’à l’époque, il y avait cinq millions de Minitel en service. Donc pourquoi ne pas fabriquer un petit ordinateur à moindre coût en utilisant l’écran, le clavier et le modem du Minitel, même si ceux-ci avaient de piètres performances.

Un 68000 dans le moteur

De dimensions réduites, 18 x 9 x 4 cm et d’un poids de 200 grammes, la carte n’est pas, à proprement parler, compatible PC car équipée du microprocesseur 68000 de Motorola, celui-là même qui équipe les Atari ST et les Amiga. Une référence ! Le reste de la carte comporte une Eprom de 64 à 512 Ko et une mémoire vive de capacité pouvant aller jusqu’à 1 Mo dont la sauvegarde était assurée par une pile au lithium.
La carte permet de transformer n’importe quel Minitel bistandard en micro-ordinateur disposant des fonctions suivantes : traitement de textes 80 colon­nes, mémorisation des pages écrans, horloge sauvegardée, composeur de numéros de téléphone et un automate capable d’enchaîner des séquences de commande automatiquement à l’heure voulue et sans intervention humaine. La gestion des programmes s’effectue à l’aide d’une barre de menu et d’icônes.
Le traitement de texte dispose de fonctions basiques comme la gestion des attributs, le formatage de textes, les fonctions Recherche/Remplace et Copier/Couper/Coller, la pagination, la possibilité de créer des en-têtes et des bas de page, etc., le tout en 80 colonnes. Il autorise le transfert des fichiers sur n’importe quel PC ou la sortie directe sur une imprimante standard. Les fichiers textes peuvent aussi être sauvegardés en Ram grâce à la pile au lithium d’une durée de vie annoncée de 10 ans.

Le fabricant refuse de communiquer dessus

Il était possible de demander à la société Opsion Innovation que des logiciels autres que le traitement de texte soit logés sur l’Eprom. Le prix de ce boîtier était à l’époque de 2.500 F h.t., ce qui était bien moins cher que les portables de l’époque. La clientèle visée ? Les VRP n’ayant pas, au début des années 90, les moyens de s’offrir un portable. La majorité des hôtels permettent, en effet, à la demande, de disposer d’un Minitel dans la chambre. Une fois arrivé à l’hôtel, il ne restait plus au VRP qu’à brancher son boîtier sur le Minitel et ainsi pouvoir travailler en toute liberté. Il lui était aussi possible de travailler à peu de frais à la maison ou chez un client en utilisant, clavier, écran et modem du Minitel.
On ne sait pas combien de cartes de ce type se sont vendues, mais le fait que cette carte soit totalement inconnue et le développement rapide du marché des portables aux caractéristiques techniques de plus en plus performantes ont dû rapidement avoir raison de ce produit.
La même société Opsion Innovation commercialisera en 1992 un boîtier d’extension permettant de connecter une souris à son Minitel. D’un usage et d’un principe de fonctionnement identiques à celle de sa consœur pour PC, elle permet de pointer et de cliquer sur les menus s’affichant à l’écran. Malheureusement, peu de services permettront d’utiliser cette extension du Minitel pourtant fort pratique, ne permettant pas, là encore, le succès commercial du produit.
La société Opsion Innovation, qui existe toujours mais qui a légèrement changé de domaine d’activités puisqu’elle fait actuellement, entre autres, de l’hébergement de site internet, a refusé de communiquer sur cet ancien produit. Le fait d’avoir développé autour du Minitel fait-il à ce point tâche dans l’histoire d’une société qui commercialise des produits et services autour de l’internet pour qu’elle refuse d’en parler ?


Si vous avez apprécié cet article, nous vous recommandons :

- Que faire des vieux Minitel ?


Boubou

Vous voulez soutenir une information indépendante ? Rejoignez notre Club privé !


[homepage]  [RSS]  [archives]
[contact & legal & cookies]  [since 1997]