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2009-03-22 00:00

Les souvenirs du constructeur de l'ordinateur Squale


La plupart des passionnés de « sasfépus » n'ont jamais vu le micro-ordinateur français Squale présenté au milieu des années 1980, au point qu'ils doutaient même de sa commercialisation. Depuis quelques temps, nous nous sommes donnés pour objectif de reconstituer son histoire. Aujourd'hui est une étape importante puisque nous vous proposons une interview de Steeve Chadefaux, le gérant du constructeur, Apollo 7. Ce fût une surprise pour nous de le retrouver 25 ans après, et pour lui de recevoir nos questions...

Que pouvez-vous nous dire de l'histoire du Squale ?
Aujourd'hui je suis passé à autre chose. Vous me rappellez une mauvaise période. Le gouvernement voulait équiper les écoles d'ordinateurs lors du plan Informatique Pour Tous (IPT) auquel nous voulions participer. En face, il y avait le TO7 de Thomson. Il ne fonctionnait pas bien, ses cassettes magnétiques plantaient souvent au chargement. Nous, nous avions une machine solide, fiable avec un port cartouche (note de la rédaction, le TO7 possédait aussi un port cartouche), un modem intégré compatible avec le Minitel, etc. Nos interlocuteurs reconnaissaient les qualités du Squale. Nous avions avancé beaucoup d'argent, beaucoup d'argent personnel, dans le développement de la machine, pour faire les achats de pièces, etc. Mais la Thomson a été nationalisée et comme elle avait 110 000 machines sur les bras... Nous étions une toute petite société, cette histoire nous a ammené à faire un magistral dépôt de bilan. Nous ne sommes pas les seuls à avoir souffert dans cette affaire, d'autres constructeurs français aussi. Ce que je vous dit là n'est pas le reflet d'un engagement politique quelconque de ma part, je ne vous parle ici que du plan IPT.

D'où vient l'idée du Squale ?
J'ai fait un rêve pour la France. Je suis entrepreneur, je voulais donc lui donner (peut être c'était pour mon ego aussi), créer un ordinateur, de qualité j'insiste. Je me suis défoncé pour cela. Je travaillais 20 heures par jour.

Vous avez voulu faire comme Apple aux Etats-Unis ?
En France, les choses ne peuvent pas se passer de la même façon. On m'a souvent dit « si tu avais été Américain, tu aurais été chevalier de l'industrie informatique ». Antenne 2 (note de la rédaction, ancien nom de France 2) avait diffusé un reportage sur nous.

Qui a conçu le Squale ?
Je ne suis pas technicien, je faisais plutôt le commercial, ce n'est donc pas moi, mais je ne me souviens plus des noms des personnes. Vous savez, c'était très artisanal. Oui, « artisanal », c'est bien le mot. C'est moi qui ait trouvé le nom « Squale ». J'avais eu aussi l'idée d'incliner le clavier pour améliorer l'ergonomie. Il y avait plusieurs langages à cette époque : Fortran, Basic... Nous avons choisi ce dernier avec le S Basic même si ce n'était pas le plus performant car il permettait de développer simplement et rapidement.

La machine a-t-elle été commercialisée ? Et, si oui, à combien d'exemplaires ?
(silence) Je ne sais plus trop. Peut être 400 ou 500 exemplaires ont été vendus, sur une production de 1 000.

Comment se fait-il que si peu ont été retrouvés ? A ce jour, on connaît seulement trois exemplaires, dont un dans la collection du musée des Arts et Métiers (non exposé à ce jour).
Les autres ont dû aller au pillon. Ca fait plaisir de savoir qu'un exemplaire est dans un musée !

Y-a-t'il eu des exemplaires avec un boîtier en plastique ?
Le moule avait été fait, il nous avait coûté beaucoup d'argent. Mais on n'a jamais pu injecter la première machine car nous n'avions plus d'argent. Il n'y a donc eu que des Squale avec un boîtier en aluminium.

Quelles extensions sont sorties (lecteur disquettes, cartes, etc.) ?
Nous n'avons pas vendu de lecteurs de disquettes !

Pourtant nous avons trouvé un exemplaire chez un particulier qui affirme l'avoir acheté dans une boutique parisienne ?
Je suis curieux de savoir où il l'a trouvé. A ma connaissance, nous avons réalisé deux ou trois prototypes seulement.

Sur les disquettes trouvées avec ce lecteur (il y avait le S Basic dessus), nous avons trouvé des références à SMT (Goupil). Pourquoi ?
Notre société n'a jamais diffusé la moindre disquette, je suis catégorique.

Quels logiciels sont sortis sur le Squale ? Nous n'en avons retrouvé aucune trace, mais selon nos informations, il y aurait eu des ordinateurs chez des éditeurs comme Sprites...
J'ai contacté des programmeurs pour qu'on ait une gamme de logiciels, mais les tarifs étaient trop élevés et nous n'avions déjà plus d'argent, donc cela ne s'est pas fait. Aussi les responsables du plan IPT ne nous avaient pas dit quels types de logiciels ils voulaient.

Je suis désolé mais je vous ai dit tout ce dont je me souviens. La mémoire humaine est ainsi faite qu'on a tendance à oublier les mauvais moments. Le plan IPT a été terrible pour nous, un vrai gâchis. Si de nouvelles choses me reviennent, je vous en ferai part.

Merci ! Rassurez-nous, il y a eu de bons moments quand même ?
Heureusement, il y a eu des moments fantastiques, oui ! Et, même si je ne me souviens pas des noms des personnes, c'était une aventure de copains. Je l'avais voulue comme telle en tout cas.
Olivier Aichelbaum

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