Mon premier
contact avec le Squale remonte au Sicob 1985 - sans doute la meilleure
édition - sur le stand d'Apollo 7. Bien que basée sur un
microprocesseur 6809 (comme les Thomson TO/MO, les Dragon 32/64/200, la
Vectrex...) avec un système d'exploitation
Flex (comme le Goupil G3,
le Tavernier...), la machine ne m'intéressait pas spécialement, à cause
de
son prix élevé et du manque de logiciels. Et je ne devais pas être le
seul dans ce cas, puisque le Squale a fait un véritable flop.
Le temps a passé, je n'ai plus revu cet ordinateur. Les autres amateurs
de "sasfépus" non plus. Au point que le Squale est devenu mythique,
certains se demandant même s'il a vraiment été commercialisé un jour.
En fait, à une époque, une personne m'a affirmé avoir revendu le sien
d'occasion. Et dans un reportage du magazine
SVM, j'ai appris qu'il existait
un exemplaire, chez un collectionneur de Seine-et-Marne prénommé
Sylvain.
Cet exemplaire, longtemps présenté comme le seul connu, a été exposé à
diverses
manifestations consacrées aux vieux ordinateurs. Mais, malheureusement
nu, sans
sa cartouche
Basic et sans
câble écran, il n'a jamais été possible de le voir fonctionner.
Après des années de recherche, j'ai, enfin, déniché un autre
exemplaire ! Certes, il ne fonctionne pas, mais c'est un vrai plaisir
que de poser les mains sur cet objet.
Il est accompagné d'une cartouche avec une étiquette manuscrite
"SQTel", d'une baie d'extension et de deux lecteurs disquettes. La
documentation concernant
Flex
et le
S Basic est fournie
dans de grands classeurs, elle semble tapée à la machine à écrire. Ce
Basic est proche de la version
S.M.T. (Goupil).
Au premier allumage, ma machine affichait un écran noir. Au second, un
cadre bleu avec un pourtour noir, sans aucun texte. En revenant dans la
pièce après quelques minutes d'absence, l'écran était devenu noir. Il
le restera. La cartouche ayant été ouverte, j'ai tenté d'inverser le
circuit imprimé comportant la ROM, dans ce cas quelques pixels colorés
apparaissent au hasard sur l'écran. Désormais, quoique je fasse,
l'écran reste noir. Dans son banc d'essai, le magazine
Votre Ordinateur explique que le
mot "PRET" doit apparaître sur fond bleu, avec la cartouche
S Basic insérée.
Je vais tenter de redonner vie à ce dinosaure numérique. Sur cette
page, je vous tiendrai informés de l'évolution de mes travaux. Une
initiative déjà intéressante puisqu'elle m'a permis de rentrer en
contact avec d'autres possesseurs de Squale dont la communauté des
collectionneurs de vieux ordinateurs ignorait l'existence.
La légende
Votre Ordinateur parle de 1500
machines fabriquées avec un boîtier
métallique. Le magazine annonce que les suivantes seront dans un capot
en plastique et rapporte que le Squale aurait fait l'objet de 4000
options. Pour Jean-Louis Le Breton qui a testé la machine dans le
magazine
Hebdogiciel et qui a
visité les bureaux d'Apollo 7 (il n'a pas vu de chaines de montage), la
machine n'aurait jamais été vendue. Le site MO5.com affirme, lui aussi, que
le Squale serait resté à l'état de prototype. Conçu par des
anciens de chez Bull (S.M.T. plutôt ?), il aurait été fabriqué à 18
exemplaires pour le
Sicob, dont seulement 15 fonctionnels. Objectif : séduire acheteurs et
distributeurs. A partir de 1 000 exemplaires, la production de masse
aurait été lancée. Mais, malheureusement, il n'y eut que 500 commandes.
La vraie histoire
nous a été révélée, 25 ans plus tard, par Steeve Chadefaux, l'ancien gérant d'Apollo 7 : la machine a été réellement produite à 1000 exemplaires (tous en boîtier aluminium), dont environ la moitié fûrent vendus. Fin de l'histoire. Le Squale n'a, d'ailleurs, fait l'objet d'aucun article dans le
Tilt n°26 (novembre 1985) consacré au récapitulatif de toutes les machines disponibles sur le marché.
Les possesseurs et ex-possesseurs de
Squale
- Le Squale de
Sylvain
Bizoirre a été trouvé sur une brocante, sans son câble vidéo mais
avec - quel veinard - un (vrai) manuel copyrighté "Siros France Co.".
Malgré le schéma
du câble
que je lui ai fourni, il n'a pu rien afficher depuis si ce n'est un
écran vert foncé. Pour ses tests, il a utilisé une alimentation de PC,
la sienne étant défectueuse. Il a également remplacé tous les circuits
RAM, tous les circuits I/O, le microprocesseur et quelques circuits
TTL. Sans plus de résultats. Ce Squale a été acquis par le
musée des Arts & Métiers (Paris) avec l'ensemble de la collection de Sylvain Bizoirre, mais il n'est pas exposé.
-
Michel
Piot,
auteur de livres pour les ordinateurs de l'époque, ne sait pas si son
exemplaire fonctionne toujours, mais il possède la cartouche
Basic ainsi que deux manuels
imprimés. Son ouvrage prévu chez Cedic-Nathan n'est jamais paru, il aurait pu s'appeler
La découverte du Squale, tout comme il exista
La découverte du Goupil dont M. Piot fût co-auteur. Il croit se souvenir avoir acquis son Squale auprès du fabricant, par ailleurs spécialisé dans le matériel médical et situé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Il dit y avoir rencontré Steeve Chadefaux et son père. M. Piot possède également un Goupil un peu particulier qu'il appelle "1.5" (avec une alimentation à condensateurs chimiques géants et, au dos, des connecteurs dont la disposition n'est ni celle du Goupil 1 ni celle du Goupil 2). Il n'a,
malheureusement, pas le temps pour faire des mesures qui pourraient nous aider à dépanner les deux exemplaires en panne, ni le matériel pour copier sa cartouche, etc. Son Squale possède un logo Apollo 7, dont est dépourvu le mien.
- La personne qui m'a vendu mon exemplaire m'informe l'avoir
acheté directement auprès
du fabricant à Paris. Un revendeur fût le magasin Vismo, bd Beaumarchais.
-
Eric Charton,
journaliste et
autrefois développeur de jeux vidéo, s'est vu confier un exemplaire
pour son
travail. Faute de potentiel commercial, il l'a cédé plus tard à un
tiers, sans rien en avoir tiré. Qu'est devenue cette machine ?
Aucune machine n'a de numéro de série apparent.
Le câble vidéo
DB15 Mâle
Péritel Mâle
1 ----------------------------- 7
2 ----------------------------- 11
6 ----------------------------- 8
7 ----------------------------- 16
8 ----------------------------- 2, 6
9 ----------------------------- 20
10 ---------------------------- 15
14 ---------------------------- 4, 17, 18
15 ---------------------------- 5, 9, 13
Le connecteur d'alimentation
(par Sylvain Bizoirre)
Le Squale nécessite trois tensions : + 5 V (fil bleu), - 5 V (fil
orange), + 12 V
(fil rouge) et masse (noir). En cas de doute sur la couleur des fils,
il
suffit de reprendre les broches + 5 V et + 12 V d'une mémoire 4116 et
de
tester la continuité jusqu'à la borne où est soudé le fil
d'alimentation.
Le démontage
J'ai commencé à ouvrir la bête afin de rechercher la panne. Le
démontage n'est pas évident, la machine est comme vissée depuis
l'intérieur ! Pour ne rien simplifier, la nappe du clavier Cherry
(référence G80-0451, n° série 1423, circuit imprimé 601-1239) est
courte et soudée. Comment faire ? Tout d'abord retirer les écrous qui
fixent les connecteurs extérieurs. Puis, l'astuce est là, dévisser les
attaches du port cartouche.
La fabrication sent le bricolage à plein nez. Sur mon exemplaire, des
morceaux de ruban adhésif
font l'isolation entre le circuit imprimé et le boitier, pour éviter
les courts-circuits. Le support pour l'Eprom contenant les routines de
base en mémoire morte est trop court, des fils sont soudés "en l'air".
A noter, certains Squale ont été fermés avec des rivets, qu'il faut
donc percer.
L'alimentation a été vérifiée, elle fonctionne. J'ai aussi vérifié
quelques composants, mais impossible pour le moment de retrouver la
panne avec le simple multimètre en ma possession. Il me faudrait un
oscilloscope et un lecteur d'EPROM afin de
dumper le contenu de la ROM
principale et de celle de la cartouche, pour lire leur contenu. Il est
possible que cette dernière soit morte, ayant été branchée à l'envers à
un moment (la
cartouche était ouverte et le circuit imprimé peut être retourné car il
n'y a pas de détrompeur).
Les articles parus dans la presse
- Banc d'essai paru dans
Hebdogiciel
n°68
(1er février 1985), republié avec
l'aimable autorisation de Jean-Louis Le Breton.
- Banc d'essai paru dans
Soft
& Micro n°5
(février 1985), republié avec l'aimable autorisation de Pascal Rosier.
- Banc d'essai paru dans
Tilt
n°21 (mai 1985), republié avec l'aimable autorisation de Véronique
Charreyron.
- court article dans
Micro Systemes n° 46 (octobre 1984)
- Banc d'essai paru dans
Votre
Ordinateur n°12 (mars 1985), par Jacques Kenavo
- Quelques lignes dans
Votre
Ordinateur n°8
- Quelques lignes dans
Hebdogiciel
(août 1985) [
je recherche cet article]
- Quelques lignes dans
SVM n°
9
- Un court article dans
LED Micro
[
je
recherche les références de cet article]
- Un article dans SVM [
je recherche
cet article]
- Des articles auraient été prévus dans les magazines L'ordinateur Individuel et L'étudiant - je ne sais pas s'ils sont parus.
Si vous connaissez les auteurs
respectifs de ces articles ou d'autres articles, merci
de me contacter afin que je leur demande l'autorisation de
republication
!
Pour anecdote, le Squale est cité dans la notice du jeu
Les Ripoux (Infogrames) avec une
fausse petite annonce : "
A vendre
URGENT pour collectionneur ordinateur français Squale. Pièce rare. Réf
345.", puis une seconde : "
A
vendre stock Alice 4 k, Exelvision, TO7, Alice 32, Hector, Squale.
Boutique SURSTOCK." Sans commentaire.
Quelques liens
- Le
Flex User
Group
- La page des émulateurs de machines à base de
6809
et
notamment sous
Flex + des
utilitaires.
A venir
- photos intérieures et extérieures,
[photos temporaires]
- autres articles de presse,
- publicités d'époque, etc.
- dump de la ROM Moniteur et de la cartouche
SQLTel,
- dump des neuf disquettes en ma possession.
Pour connaître les derniers développements qui n'ont pas été encore
intégrés à cette page, n'hésitez pas à consulter
ce forum.
Si vous avez des informations, des docs, des logiciels ou autre sur le
Squale, si vous en avez vu un en magasin à l'époque ou en avez
possédé un, n'hésitez
pas à me
contacter !
Merci à mes parents (pour avoir récupéré mon exemplaire du Squale), à Steeve Chadefaux, Véronique Charreyron, Michel Desangles, B. L.,
Jean-Louis Le Breton, Pascal Rosier,
SbM,
M. S.,
Jerôme
Vernet.