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Paru dans Les Puces Informatiques n°2
1997-12-04 00:00

Au Club Européen du Multimédia (filiale des 3 Suisses), un CD-Rom zoophile et plus !



C’est avec stupeur que nous avons découvert dans le catalogue Charmes et Volupté n° 1 du Club Européen du Multimédia, filiale des 3 Suisses, la vente du CD-Rom Désirs et Perversions n° 7: Images Interdites. En effet, il y a un an déjà, le Virus s’élevait contre ce CD-Rom pornographique un peu particulier…

dessinCertes la zoophilie n’est pas (n’est plus) interdite par la loi, mais il est toujours choquant de voir des photos d’hommes et de femmes ayant des relations sexuelles avec des chevaux, des chiens, des serpents, des porcs, des vaches, des ours (?), etc. (cf. le répertoire ZOO contenant 76 images). D’où viennent ces images? Malheureusement d’Internet qui se retrouvera encore une fois, à tort, au banc des accusés. Et bien souvent, photographes et « acteurs » ne savent même pas que leurs images circulent de la sorte, victimes d’une violation des droits d’auteurs. Ainsi, le répertoire DISNEY (24 images) contient de nombreux personnages issus des célèbres dessins animés Aladin, La Petite Sirène, La Belle et la Bête, etc. Mais ces images-là, nous vous déconseillons fortement de les soumettre au regard de vos enfants! Il est impossible que les studios Disney, habituellement très prudes, autorisent un tel détournement de leurs créations. Les autres répertoires (en tout près de 3400 images!) sont à l’avenant: religieuses en plein coït (répertoire RELIGIEU), pratiques sadomasochistes dégradantes (répertoire SMEXCESS), Fist Fucking (répertoire FIST), etc.

Pis! Les clichés JFVI0191 et suivants montrent une demoiselle, qui paraît bien jeune, ayant des rapports avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Lorsqu’il pourrait y avoir ambiguïté quant à l’âge de leurs modèles, les photographes prennent généralement la peine d’indiquer que ceux-ci ont 18 ans ou plus (22 pour que les photos puissent être vendues dans des pays où la majorité est atteinte plus tard). Au contraire ici, la légende de la photo JMIS0147, qui se trouve plus loin sur le CD, annonce en anglais que le mannequin en question n’a que 15 ans! Ce qui semble plausible. Mais même si c’est un mensonge destiné à assouvir un fantasme, voilà une façon non déguisée de cautionner la pédophilie. Et quelques autres modèles trouvés sur le CD paraissent encore plus jeunes (sans précision d’âge cette fois). Rappelons l’Article 227-23 du Code Pénal: « Le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image d’un mineur lorsque cette image présente un caractère pornographique est puni d’un an d’emprisonnement et de 300000 F d’amende. Le fait de diffuser une telle image, par quelque moyen que ce soit, est puni des mêmes peines. Les peines sont portées à trois ans d’emprisonnement et à 500000 F d’amende lorsqu’il s’agit d’un mineur de quinze ans ». Sachez que la détention d’images pédophiles est également punie et que les autorités peuvent facilement se procurer le fichier des clients…

photo

Si on fait abstraction de ce contenu peu élégant, ce CD-Rom est l’un des pires que nous ayons vu au niveau de la réalisation. Il existe pourtant de nombreux produits multimédia de qualité, y compris dans le domaine de l’érotisme. Bref, on se demande bien ce que les CD-Rom de la collection Désir & Perversions font au catalogue de cette société a priori respectable. Notons que le célèbre magasin parisien Surcouf, qui proposait un rayon de produits érotiques et pornographiques assez exhaustif, a refusé de commercialiser ce ­produit.

Un marché juteux

Ces CD-Rom pornos sont habituellement proposés au prix de 180 F ttc. Ce prix se décompose en 30 F de tva (c’est toujours ça de pris pour l’État…), 60 F pour le revendeur et 90 F pour l’éditeur Pacific CD (estimation d’un autre éditeur de CD-Rom). Le coût de fabrication du CD avec sa boîte est de 7 F, c’est la seule dépense qui incombe à l’éditeur puisqu’aucune somme n’est reversée aux photographes (contrairement à l’habitude) et qu’aucun programmeur n’a été embauché. Gain pour l’éditeur: environ 80 F par CD vendu! Et ce sont déjà plusieurs dizaines de milliers de CD-Rom qui ont trouvé acquéreurs… Ne soyons pas injustes: de très nombreux éditeurs utilisent ce filon.

Internet: non coupable!

Ces images ont toutes été prélevées sur le net, c’est vrai. Mais l’auteur aurait tout aussi bien pu les trouver dans des magazines ou chez des correspondants « amateurs » étrangers, et se les faire parvenir par courrier ou par téléchargement direct à partir d’une ligne téléphonique. Internet est un moyen de communication comme un autre. Il serait injuste de lui reprocher l’usage malsain et malhonnête que certains en font. L’utilisateur lambda reste maître de ses « surfs » et il y a beaucoup de choses formidables à découvrir sur le réseau des réseaux.


ET APRES ?
(encadré paru dans Virus HS3)

Suite à cet article publié dans Puces 2 en décembre 1997 (information reprise dans Libération), la Brigade des mineurs sera chargée d’une enquête. Le parquet classera l’affaire sans suite. Le Club Européen du Multimédia décidera néanmoins que Désirs et Perversions n° 7, puis tous les CD-Rom pornographiques, n’ont rien à faire dans le catalogue d’une filiale des 3 Suisses. Ces produits seront donc retirés, alors qu’ils représentaient une part importante du chiffre d’affaires. La société fermera ses portes quelques mois plus tard. Puis, avec la démocratisation d’Internet, c’est le marché des CD-Rom pornographiques qui s’effondrera.



T.Rex

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