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Raffarin m'a tuer

Pirates Mag', c'est fini !

Pirates Mag’ n’est plus. A qui la faute ? Je ne vous surprendrai pas : à la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) qui n’a pas renouvelé son certificat. Rappelons que ce service, dépendant du Premier Ministre, avait déjà causé l’arrêt du Virus pour une histoire de... retard de publication. Une décision qui avait scandalisé beaucoup de monde.

Cette fois, le motif est plus grave. La Commission, composée notamment de représentants du Ministère des Finances et du Ministère des Postes et de la Télécommunication, estime que les informations présentées pouvaient « faciliter le piratage informatique, qui est pénalement réprimé ». Ce sont les mêmes membres qui jugent un magazine féminin, automobile ou médical. Ont-ils une formation en informatique et, plus particulièrement, en sécurité informatique ? Ou ont-ils été conseillés par un autre ministère, tel celui de la défense ou de l’intérieur ? Impossible de le savoir. Quels sont les articles mis en cause ? Là encore, la CPPAP refuse de nous répondre. Bref, nous sommes condamnés sans la moindre possibilité d’un débat contradictoire, sans la possibilité de nous expliquer et de démontrer notre bonne foi. Un total mépris des droits de l’Homme ! Nous pouvons certes présenter un nouveau numéro à l’examen mais, faute d’information, nous ne savons pas ce que nous devons éviter. D’ailleurs, la ligne éditoriale n’a pas changé depuis l’époque où le magazine avait obtenu son premier certificat, bien avant l’arrivée de M. Raffarin au pouvoir.

Dans le déplorable contexte économique actuel, beaucoup de magazines souffrent, alors qu’ils bénéficient de revenus publicitaires. Sans publicité par soucis d’indépendance, à 2 € seulement afin d’être accessible au plus grand nombre, la situation était encore plus difficile pour Pirates Mag’. La décision de la CPPAP est une condamnation à mort. Car sur le prix payé par vous, l’Etat récupérera désormais plus de TVA et autres taxes, autant de moins pour faire le magazine. Sans compter la perte des cartes de presse des journalistes. L’administration aurait voulu nous censurer sans le dire qu’elle ne s’y serait pas prise autrement.

Nous avons déposé un recours devant le Conseil d'Etat, mais celui-ci ne tranchera pas avant plusieurs mois. Nous espérons d'ici-là pouvoir trouver une solution pour continuer à vous informer.

Olivier Aichelbaum

PS Dernière minute : grâce à un lecteur citoyen, nous venons de faire corriger une faille de sécurité importante sur un site internet de la Poste. Réponse d’un responsable : « Mais... vous demandez une rémunération en échange de l’information ? On vous doit quelque chose ? »



Pirates Mag’, pourquoi et comment


Le magazine est réalisé par et sous le contrôle de scientifiques et de juristes tous diplômés de la maîtrise au doctorat (en passant par le diplôme d’ingénieur), qui garantissent un contenu rédactionnel respectueux des normes. Grâce aux compétences uniques de cette équipe, nous avons souvent rappelé à l’ordre des magazines qui incitaient ou donnaient des méthodes détaillées de piratage, tout en bénéficiant d’un agrément de la CPPAP ! Car, outre notre démarche informative, nous faisons passer un message éducatif en rappelant les lois en vigueur et les risques encourus, ainsi qu'en condamnant moralement tout acte illicite.

Sans publicité, indépendant de toute autre société et administration, le seul objectif de Pirates Mag’ est la défense des consommateurs et des citoyens. Lorsque nous apprenons la présence d'une faille de sécurité, nous prévenons immédiatement, et dans la plus grande discrétion, les responsables pour les aider à la colmater. Pendant que la Commission nous reproche de « faciliter le piratage informatique », les personnes concernées, c'est-à-dire les victimes directes, nous remercient pour l'aide apportée : banques, opérateurs de télécommunication, fournisseurs d’accès à l’internet, magasins en ligne, médias, etc.

Ensuite soit le descriptif de la faille est devenu inoffensif. Soit il faut en urgence informer les utilisateurs pour qu'ils prennent, à leur niveau, des mesures techniques nécessaires à leur sécurité (modifier un réglage, appliquer un correctif, changer de protection, etc.). Devrions-nous plutôt cacher cela, comme le souhaite l’administration ? Nous nous y refusons : c’est, au contraire, cette censure qui reviendrait à « faciliter le piratage informatique », car nous laisserions alors les pirates malveillants profiter de failles laissées béantes.